L'Oiac n'a prévu aucune sanction contre les Etats qui ne respectent pas le délai prévu pour la destruction des armes chimiques. Si les travaux de l'atelier sur la mise en oeuvre de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques ont un mérite, c'est bien celui de tirer la sonnette d'alarme sur un danger qui ne cesse de guetter la sécurité du monde. Aujourd'hui, le plus gros stock des armes chimiques en possession des Etats signataires de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, n'a pas été détruit. Le directeur des affaires politiques internationales au ministère des Affaires étrangères, Mohamed Tefiani, est affirmatif: «Le plus gros stock des armes chimiques, soit les deux tiers, en possession des Etats signataires de la Convention sur leur interdiction, n'a pas été encore détruit». S'exprimant, avant-hier, à la clôture des travaux de l'atelier sur l'universalité de la mise en oeuvre de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques, M.Tefiani a précisé, néanmoins, que les pays d'Afrique ne sont pas concernés par cette opération. Pourtant, la mise en oeuvre totale de ladite Convention, ratifiée par 183 pays du monde, devrait être achevée cette année, soit dix ans après son élaboration. Toutefois, cela est resté dans le stade théorique. Car sur le terrain, la situation est tout autre. Actuellement, sur les 8,6 millions de munitions et conteneurs chimiques visés dans la Convention, 30% seulement ont été détruits. Le directeur des affaires politiques internationales au ministère des Affaires étrangères, a indiqué que le délai de leur destruction totale a été prorogé jusqu'à 2012. Cette prorogation intervient en raison des difficultés rencontrées par les Etats signataires de la convention, notamment pour des considérations financières et environnementales. Il faut savoir que, pour l'exercice 2007, l'Organisation pour l'interdiction des armes chimiques dispose d'un budget de plus de 75 millions d'euros. Mohamed Tefiani a indiqué que la destruction d'une arme chimique coûte plus cher que sa fabrication. Cela explique donc clairement l'insuffisance financière dont souffre l'Organisation internationale pour l'interdiction des armes chimiques (Oiac). Outre les difficultés financières, l'Organisation a pâti aussi d'autres lacunes. On citera, à titre d'exemple, qu'aucune sanction n'a été prévue par la Convention contre les Etats qui ne respectent pas le délai prévu pour la destruction des armes chimiques. Le directeur des affaires politiques internationales au ministère des Affaires étrangères souligne cependant, que cela n'est qu'un «cas de figure qui ne s'est pas encore posé, mais en revanche, la Convention prévoit des sanctions contre tout pays qui la viole». Il convient de rappeler enfin que le ministre des Affaires étrangères, Mourad Medelci, avait indiqué, lors de la cérémonie célébrant le 10e anniversaire de l'entrée en vigueur de la Convention sur l'interdiction des armes chimiques, que la quantité détruite est «en deçà de ce que la communauté internationale s'attendait». Pour le chef de la diplomatie algérienne, les appréhensions quant à d'éventuels détournements de la technologie à des fins non pacifiques, ne devraient pas «servir de prétexte à légitimer la promotion de mesures restrictives et discriminatoires»