L'exercice régional d'assistance et de protection en cas d'incident chimique a été mis en œuvre «à la demande de l'Algérie» et entre dans le cadre de l'application du programme de l'Organisation internationale d'interdiction des armes chimiques (OIAC), a indiqué, vendredi à Alger, le responsable du département emploi et préparation auprès de l'Etat-major de l'ANP, le général Chérif Zerad. Le général Zerad, qui intervenait à l'ouverture des travaux de l'atelier sur la conduite et la gestion d'une situation d'urgence régionale en cas de sinistre chimique, organisé par l'Algérie conjointement avec l'OIAC, a précisé que cet exercice fait partie du programme de l'OIAC pour l'Afrique du Nord. «Cet exercice vise aussi à mettre en place une assistance technique de l'OIAC aux capacités régionales déjà existantes, en matière de protection d'un incident chimique», a-t-il ajouté. Il a indiqué, en outre, qu'une équipe d'experts algériens a reçu une formation dans ce domaine financée par l'Union européenne (UE), à l'instar d'autres équipes de pays d'Afrique du Nord (Libye, Tunisie et Maroc), parties prenantes de la Convention de l'OIAC. Le général Zerad a souligné, dans le même contexte, que cet exercice régional vise aussi à «tester» les capacités de coordination des pays de la sous-région en matière d'assistance et de protection en cas d'incident chimique. La directrice de la sécurité et du désarmement au ministère des Affaires étrangères, Nesma Baghli, a souligné, pour sa part, l'«importance» de cet exercice qui représente, a-t-elle précisé, la dernière étape du programme de l'OIAC pour les pays d'Afrique du Nord. «Il s'agit d'un exercice qui va renforcer les capacités de l'OIAC en matière de protection et d'assistance en cas de frappe à l'arme chimique ou d'incident chimique dans les pays parties de la Convention internationale pour l'interdiction des armes chimiques», a-t-elle expliqué. «Aucun pays, ni région n'est à l'abri de ce genre d'incidents, d'où la pertinence de cet exercice», a ajouté Mme Baghli. Le secrétaire exécutif de la Commission ministérielle chargée de la mise en œuvre de la Convention pour l'interdiction des armes chimiques, le docteur Missoum Ramla, a observé, de son côté, que cet exercice représente la dernière étape d'un processus enclenché depuis la réunion de Tunis en 2006. «Il s'agit de la mise en application de l'article 10 de la Convention, notamment les dispositions contenues dans le paragraphe IV qui incitent tous les Etats parties de l'OIAC à dresser leurs programmes de protection contre les armes chimique», a-t-il précisé. Il a également relevé que l'exercice vient couronner la formation dont ont bénéficié des experts des pays d'Afrique du Nord, notamment en Serbie et en Tchéquie, précisant que cette formation était destinée à des cadres formateurs ayant bénéficié de l'expertise de l'OIAC en la matière. L'ambassadeur de la République de Tchéquie en Algérie et représentant de l'UE, Milan Sarapatka, a mis l'accent sur l'importance de l'exercice qui entre, a-t-il dit, dans le cadre de la stratégie de l'OIAC contre la prolifération des armes chimiques et l'interdiction de ce genre d'armes. «Il va encourager les autres pays à adhérer à l'Organisation et élargir, ainsi, la coopération et la solidarité entre les pays parties de la Convention en matière de protection et d'assistance en cas d'incident chimique», a-t-il estimé. Le représentant de l'OIAC, Ervin Frakas, s'est félicité, dans une déclaration à la presse en marge des travaux de l'atelier, de la coopération entre l'UE et les pays d'Afrique du Nord, mettant l'accent sur l'apport de l'Algérie à la mise en œuvre du programme de l'OIAC, en estimant que «l'exercice national, effectué jeudi, a été une réussite». La partie pratique de l'exercice aura lieu, lundi, à l'Ecole nationale de la santé militaire (Aïn Naâdja).