A travers leur union, ils cherchent à créer un front pour faire face à «la tentative d'atteinte aux libertés». La loi électorale suscite encore des controverses. Les textes de loi électorale sont modifiés. Le projet de révision a été adopté par le conseil des ministres. Il est soumis à l'APN à l'occasion de la présentation du programme du gouvernement devant la chambre basse. Mais ce n'est pas pour autant que les débats sont clos. Les petits partis tentent de faire barrage à ce projet. Une dizaine de formations sont menacées de disparition. A l'occasion du passage de l'Exécutif de Belkhadem devant les députés, neuf partis politiques, en l'occurrence MNE, MDS, MJD, RPR, ME, Mnnd, FND et PRP, PRA, se sont réunis, hier dans l'après-midi, au siège de ce dernier. A l'ordre du jour: «débattre et analyser le projet de révision de la loi électorale, notamment les articles 82 et 109 approuvés par le conseil des ministres». Première réaction: ils qualifient cette décision de «coup de poignard en plein coeur de la démocratie». A travers cette union, les partis cités cherchent à créer un front pour faire face à «la tentative d'atteinte aux libertés». Lors de cette rencontre, les responsables et représentants de partis étaient unanimes à expliquer le faible taux de participation lors des dernières législatives par la défaillance de l'administration et celles des pouvoirs publics. Les partis dits «sanafirs» ne semblent pas prêts à baisser les bras. Ils songent à mobiliser l'opinion publique et à prendre attache avec les autres formations politiques nationales, qui ne sont pas concernées par ledit projet. D'ailleurs, le parti islamiste de l'Alliance présidentielle, MSP en l'occurrence, a manifesté sa sympathie avec ces partis contestataires. Boudjerra Soltani est catégorique. Il s'est opposé à l'idée de l'exclusion des petits partis du champ politique. Les «neuf» se demandent pourquoi «une telle procédure, à la veille d'un important scrutin qui est l'élection locale.» Pour le MDS, la lecture est simple: «C'est une volonté des autorités de contrarier la représentation démocratique». Au MDS, on invite les autorités à ouvrir le débat avec les citoyens et la société civile pour expliquer l'échec politique. «Nous avons besoin d'un débat de fond», estiment-ils. Le parti de l'Alliance nationale républicaine (ANR), n'a pas caché son «inquiétude sur le devenir de la démocratie en Algérie pourtant garantie par la Constitution». Selon les responsables de ce parti, «Si ce projet venait à se concrétiser, il consacrerait la réduction des libertés et la limitation des droits politiques des partis». Pour les autres formations, cette loi engendrerait de «graves conséquences». Et une éventuelle révision de la loi électorale ne doit «se faire qu‘après une consultation de l'ensemble des acteurs de la vie politique nationale». Le PRA, (Parti du renouveau algérien), estime, à son tour, que le projet d'amendement de la loi électorale «ne servira pas la démocratie et donnera naissance à l'exclusion». Par ailleurs, dans les coulisses de l'APN, on annonce que ladite loi risque de ne pas être adoptée. C'est dans le but de mettre encore une pression sur la chambre basse que les partis «sanafirs» intensifient leur réunion. Au sein de toutes ces formations, le souci est le même: survivre encore quelque temps.