Le RND instruit ses députés de l'offensive qu'il compte mener contre le business politique et financier. Passage à l'acte. Le Rassemblement national démocratique, parti d'Ahmed Ouyahia, compte faire barrage au «business politique» de certaines formations. Cette affaire, sujet de moult fracas, est née des suites de la proposition portant amendement de la loi électorale. Le patron du RND a réuni, hier, les députés de son parti. L'objectif étant l'offensive qu'il compte mener contre le «business politique et financier». Tout se fera au sein de la chambre basse du Parlement. C'est le terrain de bataille des élus du RND. Première instruction: acquiescer au projet de loi portant amendement de la loi électorale. Il est question, d'après le RND, d'assainir l'opération électorale et éviter les comportements d'ordre commercial. C'est ce qui est mentionné dans le communiqué diffusé, hier, par le RND, signé par Ahmed Ouyahia, secrétaire général du parti. C'est le point crucial qui cristallise l'opposition du RND au «business politique» de certains partis. Sont visées les formations que l'on a tendance à qualifier «d'associations politiques», ou encore, «partis satellites». Le RND a été l'un des premiers partis à avoir revendiqué l'amendement de la loi électorale. Cette révision met en danger les partis dont la présence n'est point un signe de démocratie. La théorie est simple: les partis qui ne bénéficient pas d'un ancrage populaire suffisant sont voués à la disparition. En pratique, peut-on évaluer la représentativité d'un parti lorsque le jeu politique se fait dans une coupole fermée? Les donnes sont faussées d'avance. Les fervents partisans de la révision de la loi électorale comptent mener la caravane en solo. Le RND veut un amendement sans pour autant toucher au droit d'existence des partis agréés. Comment? Aucune précision de plus. Un jeu flou et suscite moult questionnements. Pourtant, la finalité est claire: faire disparaître les partis «d'occasion» de la scène politique. Cette révision devra avoir lieu avant les prochaines locales. Le parti d'Ouyahia a salué l'initiative de reporter les locales jusqu'à fin novembre prochain. Autres instructions: les nouveaux députés RND sont sommés de participer, «d'une manière effective», au débat autour du programme gouvernemental. Il ne s'agit pas de débattre, mais de «soutenir et approuver le programme du gouvernement puisqu'il tire sa source du programme présidentiel», lit-on dans le communiqué du RND. En référence au communiqué du RND, les députés du parti sont appelés aussi à ne pas s'opposer à la loi de finances complémentaire. Celle-ci devra dégager d'autres cagnottes budgétaires destinées à booster le programme du président de la République. Cette loi de finances complémentaire devra aussi permettre une «optimisation fiscale» en mesure d'attirer les IDE (investissements directs étrangers).