Le développement économique est une priorité absolue, et le tourisme, ce moteur de la protection du patrimoine, figure au premier plan des préoccupations. «La vie quotidienne des Algérois» est le thème d'une visite-conférence, animée par M.Aziza Amamra, samedi dernier, au palais Dar Khedaouedj El Amia. Cette activité s'inscrit dans le cadre d'«Alger, capitale de la culture arabe 2007». Dar Khedaouedj El Amia, connue aussi sous le nom de Dar El Bakri, se situe dans le quartier de Souk El Djemaâ, ainsi appelé à cause du marché qui s'y installait chaque vendredi à l'époque ottomane. Certains ouvrages situent la construction du palais aux alentours de 1570, à l'initiative de Yahia Raïs, officier de la flotte algérienne. D'autres sources (les habous), en attribuent la propriété à Hassan Khaznadji, au membre de Diwan (trésorier) du dey Mohamed Ben Othmane, au XVIIIe siècle. Celui-ci aurait acheté des bâtisses et fit agrandir le palais. Cette éventualité est confortée par la découverte de structures, trouvées lors des travaux de restauration. Ce palais fut embelli et enrichi pour sa fille Khedaouedj. Selon la légende, celle-ci perdit la vue à force de se contempler dans son miroir, «éblouie par sa grande beauté». Depuis, ce palais porte le nom de sa propriétaire. En 1947, la propriété d'El Amia est affectée au service technique de l'artisanat algérien qui avait pour but la promotion des arts populaires par la création des ateliers d'activités artisanales spécifiques à chaque région. En 1987, ce palais devient le Musée national des arts et traditions populaires, abritant plusieurs milliers d'oeuvres d'art artisanales. Cette collection est constituée de bijoux, dinanderie, tissage, costumes, tapis, vannerie, poterie, broderie, mobilier, boissellerie et tableaux d'art. Celle-ci (collection) nous relate la vie quotidienne, le civisme et la culture de symboles auxquels les Algérois de la Casbah ne peuvent pas s'en passer. Le bijou, entre autres, joue un rôle important dans la vie familiale, sociale et économique de la femme algéroise. Ce rôle est particulièrement mis en valeur lors des cérémonies de mariage où la jeune fiancée ou mariée est somptueusement vêtue et parée. Un autre symbole de savoir-vivre, est le hammam (bain maure), dont la vocation dépasse la simple hygiène. Il remplit une fonction sociale. L'artisanat, ce riche patrimoine matériel, résume les métiers par qui, autrefois, les Kasbadjis participaient à l'ambiance de la cité, où il faisait bon vivre, et où l'artisan était considéré à sa juste valeur. Une équipe de chercheurs, constituée d'archéologues, sociologues et architectes, est chargée de conserver, entretenir, mettre en valeur et faire connaître au public cet héritage ethnographique classé patrimoine national. Cette occasion s'attellera pour mettre en valeur et en lumière la culture algérienne, en général, et algéroise, en particulier. La culture, une autre expression de l'histoire que toute l'équipe du palais (musée) brandit comme un étendard. Ce vecteur est une opportunité de cultiver et transmettre la mémoire pour ceux qui font le présent d'Alger. Le développement économique est une priorité absolue, et le tourisme, ce moteur de la protection du patrimoine, figure au premier plan des préoccupations des responsables de cette institution. D'ailleurs, plusieurs parties du site sont restaurées avec succès afin de le préserver, en premier lieu, et également pour séduire les touristes.