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L'autre visage de la ville
BLIDA
Publié dans L'Expression le 03 - 07 - 2007

L'exemple de la ville des Roses où richesse et pauvreté cohabitent est édifiant.
La prospérité et l'opulence de l'une des meilleures régions du pays en fertilité terrienne et croissance économique, peuvent-elles endiguer ou, du moins, couvrir la misère et la pauvreté d'une bonne partie de la population? Connus pour leur sens élevé de la dignité et de la patience, beaucoup de gens tombent cependant dans le piège de cette pieuvre qui frappe de plein fouet les plus démunis et les moins couverts socialement.
Si la Mitidja, en général, et la ville des Roses en particulier, sont devenues une «qibla» pour les chercheurs d'opportunités d'investissement et un pôle économique et industriel de premier plan, il n'en demeure pas moins qu'elles attirent également les catégories sociales et les populations rurales des régions environnantes qui y viennent, elles aussi, en quête d'un eldorado et d'une vie meilleure. Toutefois, les désillusions sont à la mesure des espoirs entretenus. Le fossé entre riches et pauvres au lieu de diminuer semble s'élargir faute de prise en charge de cette frange de la société qui semble étrangère dans son propre pays.
Les signes apparents de ce retour inquiétant de la mendicité dans notre quotidien sont nombreux. Bien sûr, il y a les professionnels de la mendicité qui faussent les calculs quant aux vrais nécessiteux. Mais par la multiplicité des actes et des cas qui vous agressent jusque dans votre intimité, il y a de quoi s'interroger quant à l'aggravation de ce phénomène social. La pauvreté ne se manifeste pas uniquement par la mendicité. Il y a les autres corollaires aux effets néfastes que sont les fléaux sociaux, la drogue, le vol et les agressions et tout ce qui empoisonne la vie en société. Toutes ces calamités trouvent un terrain propice à leur développement à Blida en dépit de la lutte, sans merci, que leur livrent les différents services combinés de la gendarmerie et de la police, dans le cadre de la lutte contre la criminalité.
Le discours officiel est connu et la réponse vous sera donnée d'avance, pleine de satisfecit. «Nous connaissons les démunis de chaque commune et de chaque quartier du fait que nous les recensons régulièrement et nous nous efforçons de les prendre en charge dans le cadre du filet social. S'il y a des mendiants, c'est qu'ils viennent des autres wilayas et il nous est difficile de les contrôler», nous indique-t-on volontiers à la direction de la solidarité. Pourtant non loin, et tôt la matinée, une armée de mendiants cadrent les ruelles du centre-ville, formant un contraste choquant. Ils sont les premiers à dresser leurs postes de «travail», en entamant leur récital apitoyant. Ils sont très disciplinés dans leur démarche en se faisant respecter dans «leurs territoires». Mais gare aux dépassements!
Des échanges d'attaques verbales acerbes sont des scènes devenues coutumières et dégénèrent parfois en bagarres acharnées attirant la curiosité des passants. Ce n'est pas fini. Des équipes de mendiants et de délinquants avec de plus en plus d'éléments féminins et jeunes font la randonnée constante des restaurants, cafés et terrasses. Vous ne pouvez siroter une boisson fraîche sans que vous soyez agressés par deux ou trois mendiants qui vous supplient de leur donner de l'argent ou qui s'invitent à partager votre repas.
Le hic est que les patrons des lieux les laissent agir à leur guise et agressent les paisibles clients. Si vous êtes bien habillés et cravatés, vous n'avez pas intérêt à vous montrer en public car vous êtes le premier visé.
Dès que vous stationnez le véhicule et vous vous apprêtez à le quitter, vous êtes déjà repéré et approché sans scrupules. Vous devez payer une première rançon de visite. Mais cela ne vous dispensera pas du reste. Là, la clochardisation devient maîtresse des lieux.
L'autre aspect de la mendicité est celui qui prolifère dans les immeubles, prenant une extension inquiétante. Parfois elle ressort de la criminalité avec violation de domicile, agression, viol et vol. Des cas ont été signalés, notamment à Boufarik et Ouled Yaïch.
Quelles sont les causes et les origines de ce développement de la pauvreté alors qu'on parle de croissance rapide et de prospérité? D'abord, Blida porte les séquelles de la tragédie nationale qui a été marquée par un exode rural sans précédent sans qu'il ne soit traité à temps et convenablement. Ensuite, les économistes et les sociologues vous disent qu'un tel phénomène est prévisible dans une société en pleine mutation.
A lui seul, le Grand Blida est entouré de plusieurs bidonvilles dont la population est estimée à plus de 30.000 personnes, soit plus de 10% de ses habitants. Ils peuplent le bas de l'oued Sidi El Kébir et Bouarfa jusqu'aux confins de la Chiffa. On les aperçoit à perte de vue, installés le long de la voie ferrée au coeur de Blida, au niveau de Sidi Abdelkader.
On a construit, y compris sur le tracé réservé au téléphérique. Rien ne semble stopper la machine et la frénésie de ces constructions anarchiques aux conséquences sociales multiples. Là où il y a anarchie, il y a absence de sécurité.
Il n'y a pas si longtemps, des enseignants de l'université Saâd Dahleb, encore tous joyeux d'avoir bénéficié d'appartements neufs dans une cité périphérique, étaient venus se plaindre de l'installation à proximité de quelques baraques de fortune.
Leurs doléances n'ont pas été entendues. Aujourd'hui, cette université est entourée d'une véritable ceinture de bidonvilles qui empoisonnent cet immense campus.
Paradoxe, il abrite, ces jours-ci, une rencontre sur la pauvreté dans le monde arabe et islamique avec la participation d'éminents chercheurs de grandes universités du Golfe. L'exemple de Blida, où richesse et pauvreté cohabitent, est édifiant.


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