Le tribunal criminel près la cour de Tizi Ouzou a examiné, avant-hier, l'affaire des quatre policiers, dont un officier, accusé de l'assassinat d'un jeune, à Azazga. Le verdict tombé tard dans la nuit, fait état d'une relaxe des trois agents en question tandis que leur ex-responsable, Kh.Rachid, actuellement commissaire à Boumerdès, écopera d'une peine de deux ans avec sursis. Au préalable, et à l'issue de son réquisitoire, le représentant du ministère public a requis 10, 5, 5 et 3 ans respectivement pour Kh.Rachid, H. Farid, Ch.Madjid et A.Djamel. Toutefois, au cours de leurs plaidoiries, les avocats de la défense ont réfuté la thèse d'homicide volontaire, estimant que les mis en cause n'avaient aucune intention de tuer la victime. «On a essayé vainement de l'arrêter. C'est à ce moment là que mes collègues ont tiré pour juste immobiliser le véhicule», dira, dans le même ordre d'idées, l'officier Kh.Rachid. L'affaire remonte, en effet, au 7 août 1996, lorsque le jeune Tarik Aït Saïd qui était âgé de 19 ans, a été accidentellement tué par des policiers. «Après son retour d'Alger, mon fils s'est arrêté avec sa voiture de marque Mercedes devant la maison d'arrêt d'Azazga pour déposer un ami à lui qui travaille justement dans cet établissement pénitentiaire. Il était environ 19h, soudain, une Golf de la police s'arrêta devant lui et aborda l'officier Kh. Rachid qui a demandé à mon fils les raisons de son stationnement devant la prison. Du coup, son ami, Dj Hamid lui expliquera qu'il s'agissait juste d'une halte pour le déposer à son lieu de travail. Il lui a même exhibé sa carte professionnelle. Quelques minutes plus tard, l'officier a demandé, à l'aide de sa radio, l'intervention d'une brigade. Il a donné, donc, aux policiers toutes les caractéristiques de la voiture, type de véhicule et numéro d'immatriculation, entre autres. Entre-temps, mon fils a préféré sillonner quelques ruelles de la ville en attendant le retour de son ami. Une fois arrivé sur les lieux, les policiers n'ont pas trouvé le véhicule. Puis l'officier a ordonné à des collaborateurs de tirer des coups de sommation pour l'arrêter», a expliqué le père de la victime pour retracer un peu la genèse de l'affaire. Et d'ajouter: «Pis encore, l'enquête est tombée, en fin de compte, entre les mains de l'officier qui a ordonné de tirer. Puis, une année plus tard, le tribunal d'Azazga a fermé le dossier. J'ai exigé à maintes fois sa réouverture mais sans résultat. Il a fallu une instruction ministérielle pour reprendre une nouvelle fois l'enquête en avril 2001. Il a été (le dossier) clos de nouveau pour non-identification du policier qui a ouvert le feu. J'ai ensuite saisi la Cour suprême et demandé une audience à la chambre d'accusation de Tizi ouzou pour que le procès puisse avoir lieu aujourd'hui.»