De professionnel à professionnel, tel est le slogan de TVM qui a pour produit fétiche, le bus Yutong. La Sarl TVM est une société spécialisée dans les bus et les engins de travaux publics. Outre Yutong, elle représente les marques Yaxing et Néoplan. Elle, a à sa tête, un professionnel au long parcours dans le transport. TVM est, d'abord, une société familiale, dont le siège est à Ouled Fayet dans la banlieue ouest d'Alger, au lieudit le Plateau. Elle est, également, le fruit d'un long parcours syndical de M.Mammeri, lequel a toujours été en contact avec les opérateurs en transport. Un secteur dont il maîtrise les arcanes et pour le compte duquel il compte offrir les meilleurs produits et services. Convaincu de la maturité du marché algérien et de l'exigence du client. L'Expression: Pouvez-vous nous présenter, en quelques mots, votre entreprise? M.Mammeri: TVM est une société qui a été créée en 1997. Initialement, elle avait pour principale activité le transport de voyageurs. Elle intervenait dans le transport urbain et suburbain, pour aboutir au transport sur longue distance ou interwilayas. Elle emploie, actuellement, soixante salariés et intervient dans le transport urbain, dans l'Algérois, sur les axes: Chéraga-Alger-Tafourah et Koléa-Alger. Alors que pour l'interwilayas elle investit l'axe Alger-Ghardaïa. La flotte de TVM est constituée d'une quinzaine d'autocars de haut de gamme dont la moyenne d'âge varie entre deux et trois ans, après leur renouvellement récent. Je me retrouve à la tête de cette entreprise après une longue expérience au sein de l'Union nationale des transporteurs. C'est donc, après une intense activité syndicale et un contact permanent avec les opérateurs en transport que j'ai fini par découvrir ce secteur névralgique qu'est le transport. Au cours de mon exercice et avec l'aide de mon équipe, je suis parvenu à améliorer bien des aspects de ce secteur économique clé. Notamment par l'instauration et la mise en place du contrôle technique progressif des véhicules à l'échelle du territoire. Et c'est dans le sillage de l'intensification des importations que j'ai jugé utile d'intervenir à mon tour, dans l'importation d'utilitaires afin de satisfaire au mieux et en acteur avisé, la demande pressante des opérateurs. Aujourd'hui, je ne peux que me réjouir de l'expérience cumulée par tous, alors que l'ouverture du créneau du transport totalise une vingtaine d'années. Ce qui est synonyme de maturité du marché et de clientèle exigeante. Avec en prime, un Etat qui s'arroge, de plus en plus, la qualité de régulateur et de contrôleur strict de la qualité au bénéfice de la sécurité des passagers. Aujourd'hui, l'émulation bat son plein entre les concurrents qui tendent à offrir des produits solides et fiables; c'est ainsi donc que je suis venu au monde de l'importation et de la distribution avec pour mission exclusive, d'offrir aux professionnels des produits robustes à l'exploitation et répondant aux normes internationales les plus pointues. Pour l'acquisition de vos produits, accordez-vous quelques privilèges à votre clientèle? Nous consacrons, actuellement, deux formules de vente. Alors que TVM est sur le point de conclure deux contrats de financement au profit de notre clientèle. C'est là une formule qui ne peut qu'être intéressante d'autant que les bus sont d'un prix assez élevé -pas moins de huit millions de dinars en Andi- pour les opérateurs qui ne disposent pas de sommes pareilles, il y a donc des montages financiers qui leur permettent d'acquérir aisément nos produits. A ce titre, nous nous sommes lié d'affaire avec un établissement spécialisé dans le leasing. Mais, également, avec deux autres banques qui permettent de financer des opérations à crédit classique. Généralement, l'apport de la banque s'élève à 70% au moment où celui de l'opérateur n'excède pas les 30%. Ce sont donc là, des montages financiers qui nous permettent de placer nos produits. Néanmoins, et afin de satisfaire une clientèle en quête d'un crédit fournisseur, nous concédons un crédit en dehors du créneau des banques, mais ce dernier est assurément infiniment minime. De 20 à 30%, il s'étale sur une période relativement courte qui varie entre six et douze mois. Pouvez-vous nous apprendre plus sur vos objectifs de représentation et votre plan de déploiement à l'échelle du territoire? Pour satisfaire les besoins de la distribution au niveau national, nous disposons d'un cahier des charges que nous mettons à la disposition des agents intéressés par la distribution locale. Dans l'immédiat, nous avons cinq distributeurs, respectivement au niveau de Sétif, Oum El Bouaghi, Jijel, Biskra pour la région est. Et un distributeur au niveau d'Oran pour la région ouest du pays. Nous restons, cependant, ouverts à tout autre proposition; à défaut d'être représentés dans chaque chef-lieu de wilaya, nous souhaitons être représentés par un agent distributeur à l'échelle de deux ou trois wilayas. C'est du moins notre objectif actuel. Mais, vous avez déjà conquis le Sud avec votre établissement à Ghardaïa? Tout à fait! Et je remercie pour l'occasion, les autorités locales de Ghardaïa ainsi que son ex-wali, lequel est présentement en poste à Constantine, pour m'avoir permis d'acquérir un terrain d'une superficie de 4000m². Ce dernier aura servi à installer une succursale dans cette belle ville et qui permet, désormais, de couvrir les besoins de localités sahariennes telles que Ouargla, Adrar, Laghouat, etc. Cette importante infrastructure se veut aussi un authentique établissement de service et d'après-vente (SAV) à destination de tous nos distributeurs qui seront bientôt établis dans cette vaste région d'Algérie. Pouvez-vous nous donner une idée sur vos objectifs de vente? Notre ambition actuelle est de commercialiser au moins une cinquantaine de bus par an. Sachant que notre vocation première est de nous adresser à des professionnels. C'est-à-dire une catégorie de clients qui connaît très bien la réglementation, ses droits et ses devoirs, ainsi et surtout les droits de ses futurs propriétaires. Et Dieu merci, nous en avons quelques-uns! Tout comme pour l'automobile, l'univers du bus et du poids lourd ne peut que gagner à se voir représenté par une organisation de professionnels. Il existe l'Aaca (Association algérienne des concessionnaires automobile) comptez-vous y adhérer un jour? Evidemment, et nous comptions même introduire une demande d'adhésion à cette association professionnelle. Néanmoins, la concurrence entre représentants des marques européennes et asiatiques est telle qu'il me semble très difficile de concilier les points de vue des uns et des autres. L'exercice est pour le moins difficile surtout que de réels problèmes induits par la compétition se posent. Ceci indépendamment de la défense des intérêts moraux et matériels des concessionnaires de quelque bord qu'il soit. Je plaiderais donc plutôt pour la création d'une autre association. En attendant, la Sarl TVM est suffisamment connue pour son action syndicale au sein de l'Union nationale des transporteurs, où elle se distingue par son organisation, son sérieux et les gens qui la dirigent. En tant que professionnel ayant une grande expérience dans l'univers du bus, avez-vous eu à constater quelques «bavures»? Certainement. Car en effet, nous avons eu à constater ce que vous appelez des «bavures» qui n'ont pas manqué de brouiller le climat des affaires dans ce secteur un peu spécial. Des fourches caudines nous ont été adressées par une concurrence déloyale. Par ailleurs, je ne manquerais pas de déplorer une réglementation qui a du mal à prendre en charge toutes les doléances du concessionnaire. En ce sens et tel que nous avons eu à le constater, notamment pour les produits asiatiques, un constructeur chinois peut prendre, pour un même modèle, jusqu'à deux, voire trois ou quatre distributeurs en Algérie. Ainsi et par l'entremise d'un vide juridique, il n'est par rare de voir un modèle initialement introduit par un premier distributeur et, bien qu'une fois homologué par les services des mines au niveau d'une wilaya, peut introduire le même produit et le faire homologuer une seconde fois dans une wilaya autre que celle qui l'avait précédemment approuvé. Pour notre part, nous avons saisi les autorités concernés afin d'attirer leur attention sur ce phénomène. Et je crois savoir que les responsables concernés prévoient un projet de décret dont une première mouture est faite et qui ne manquera pas de parer salutairement à cette lacune et de mettre de l'ordre dans le secteur. Il n'en demeure pas moins que la concurrence reste ravageuse dans ce créneau où tout se joue sur le rapport qualité-prix du produit? Absolument. Le constat est amer! Néanmoins, je demeure convaincu que celui qui veut durer en professionnel dans le secteur, qui se préoccupe de la sécurité de ses clients -notamment au plan de la sécurité routière- qui se soucie du développement de sa société et qui jouit d'une relative expérience, ne peut que savoir ce qui lui faut comme produit. Sans trop citer de noms, je rappellerais à titre d'illustration toutes les marques Taiwan qui ont défilé sur notre marché dès 1990, 1992, 2000 et 2001 et qui n'ont pas fait long feu. En fait, le client algérien d'aujourd'hui sait plus que jamais choisir le produit dont il a besoin. C'est-à-dire qu'après vingt ans d'expérience, c'est-à-dire depuis l'ouverture du créneau du transport de voyageurs et de marchandises au profit du privé, l'utilisateur professionnel a fini par avoir suffisamment de recul pour choisir le bon grain de l'ivraie. En fait, les transporteurs se sont suffisamment armés de connaissances techniques, mécaniques et sécuritaires pour aller vers le produit idoine et ce, afin de se prémunir contre les inconvénients qui pourraient paralyser leurs activités. Un dernier mot? «Le client est roi» dit l'adage. J'invite donc les transporteurs professionnels et les opérateurs en transport à ne pas se laisser allécher par les prix mais à faire le choix judicieux. Certes, l'on ne peut comparer un produit chinois à un autre produit asiatique ou européen. Cependant, il est patent que les Chinois sont parvenus, en l'espace d'une quinzaine d'années seulement, à faire un énorme progrès. Aussi, motorisation et boîte de vitesses embarquées par les véhicules venus de Chine sont formidablement comparables à celles qui le sont par les véhicules européens. Ils sont d'un confort incontestable. Bien entendu, un effort reste à déployer au plan du contrôle et de l'organisation, avec pour point d'orgue, la question sensible de l'homologation du produit. Les choses ne pourront alors que mieux aller.