La wilaya d'Oran vit, depuis hier, au rythme du relogement. Quelque mille familles résidant au quartier les Planteurs, sont concernées. En effet, très tôt, dans la matinée d'hier, c'est le branle-bas de combat qui a caractérisé les cités Si Ali, terrain Hadj Hassen et Chabat, qui abritent les mille familles tirées au sort, et qui seront désormais résidentes de Haï El Yasmine et Haï Nour. Ce relogement entre dans le cadre de la résorption de l'habitat précaire pour lequel l'Etat a consacré 9000 logements. Sachant que la première phase a eu lieu au mois d'août de l'année dernière. La deuxième est en cours et la troisième aura lieu avant la rentrée scolaire. Ceci dit, 3000 habitations seront livrées et attribuées avant la fin de l'année en cours. Pour revenir à l'opération de recasement, il faut relever que plusieurs zones ciblées méritent d'être signalées. A l'image de la délocalisation de plus de 80 familles qui n'ont trouvé comme gîte que l'ex-prison et l'ex-caserne de Bab El Hamra. Ces deux forteresses qui remontent à l'ère espagnole ont été transformées en lieux de torture pendant l'occupation française. Récupérées après le recouvrement de l'Indépendance, elles ont été évacuées au début des années 80. Deux véritables cachots ont servi pendant longtemps comme toit aux familles. Ce lot de 1000 logements attribué cette fois-ci, vient à point nommé. Ceci en raison de la priorité accordée aux familles résidant dans l'ex-prison et dans l'ex-caserne. Seulement, ces deux endroits risquent d'être squattés par de nouveaux demandeurs de logement. «Pas question», tranche une source proche de la wilaya d'Oran, ajoutant que ces deux sites historiques seront fermés, aussitôt les familles recasées. La colère des «exclus», s'étant apaisée, ce fut l'ire des familles nombreuses qui s'estiment lésées et dont les futures habitations ne répondent pas à leurs aspirations. Un casse-tête de quelque 80 familles habitant Chabat, pas loin du lit d'un oued. A ce niveau, les autorités sont catégoriques: «On recase d'abord les familles tirées au sort, jugées très nécessiteuses, le reste sera fait graduellement et selon la disponibilité des habitations qui sont en chantier», disent plusieurs responsables locaux. Il est midi, quand un responsable de wilaya, transmet le chiffre partiel des familles tirées au sort. «Dites au wali que ce sont 300 familles qui sont déjà évacuées». Un tiers du total est évacué. A l'heure où nous mettons sous presse, le quartier les Planteurs est quadrillé par les brigades anti-émeutes, 100 engins sont mobilisés en vue de démolir les désormais ex-habitations précaires.