Peter Van Walsum demandera, le 11 juillet, le soutien du Conseil de sécurité pour la poursuite des négociations entre le Maroc et le Front Polisario. Le rapport final de l'envoyé personnel du secrétaire général des Nations Unies pour le Sahara occidental, Peter Van Walsum, sera présenté le 11 juillet au Conseil de sécurité de l'ONU. Il concerne l'état et les progrès des conciliabules entre le Front Polisario et le Maroc. Contrairement au premier rapport de Ban Ki-moon, présenté le 27 juin dernier, Peter Van Walsum devra appeler derechef la partie marocaine à oeuvrer concrètement pour une issue à la crise. Cela est inscrit dans la partie dite «observations et recommandations» qui ne figure pas dans le précédent rapport de Ban Ki-moon. Car, durant les deux premiers jours des négociations, les 18 et 19 juin dernier, la délégation marocaine n'a cessé d'afficher une attitude d'arrogance et d'intransigeance. Contre toute logique, le Maroc n'a cessé aussi de s'agripper à son plan dit «d'autonomie pour le Sahara». Cette offre a été rejetée dans le fond et dans la forme par le Conseil de sécurité dans sa résolution 1754. Laquelle décision stipule que l'objectif des négociations «directes et sans préalable» entre les deux parties, est de trouver une solution politique qui assure le droit à l'autodétermination du peuple sahraoui. En un mot, les délégués du Front Polisario ont exposé, à Manhasset, une proposition suivant les recommandations de la résolution 1754, tandis que la position de Rabat est demeurée «figée» sur un leitmotiv dépassé, à savoir la «marocanité du Sahara occidental». Le premier rapport de Ban Ki-moon (advenced copie) s'est limité à informer le Conseil de sécurité du déroulement des négociations des 18 et 19 juin. Quant à la version finale du rapport, celle-ci devra contenir une demande claire aux membres du Conseil pour soutenir la poursuite des négociations. Peter Van Walsum a dû réviser la première copie du secrétaire général de l'ONU. Comme à l'accoutumée, la presse du royaume et celle de certains pays alliés ont fait circuler une version dictée et destinée à la pure manipulation. «C'est une acrobatie», estime l'ambassadeur de la République sahraouie à Alger, Mohamed Yeslem Beïssat, contacté, hier, par nos soins. Une nouvelle donne viendra conforter, dans les jours à venir, la partie sahraouie. La présidence du Conseil de sécurité reviendra au représentant permanent de la Chine, l'ambassadeur Wang Guangya. La République de Chine a, rappelons-le, ouvertement soutenu le droit du peuple sahraoui à l'autodétermination. Ce sera, sans doute, l'élément fort des prochains débats de la plus haute instance de sécurité internationale. En octobre, ce sera une autre période cruciale pour la question sahraouie. La 4e commission des Nations unies dite de «décolonisation» devra se prononcer de nouveau sur cette question qui relève purement d'un problème de décolonisation. C'est le même verdict prononcé durant l'année écoulée à l'encontre du Maroc qui continue à ramer à contre-courant de l'histoire et contre la Charte et autres résolutions onusiennes. Ces négociations qui se déroulent sous les auspices de l'ONU, devront reprendre le 10 août. Le compte rendu de Peter Van Valsum, attendu le 11 du mois en cours, devra constituer un rappel à l'ordre pour le Maroc, englouti dans les eaux stagnantes de «l'autonomie». Les négociations de Manhasset avaient réuni les délégations des deux parties en conflit, comme stipulé dans la résolution 1754 du 30 avril dernier du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental. Le texte de la résolution avait invité le Front Polisario et le Maroc à engager «des négociations sans conditions préalables, de bonne foi, en tenant compte des développements survenus ces derniers mois, en vue de parvenir à une solution juste, durable et mutuellement acceptable, qui permette l'autodétermination du peuple du Sahara occidental». Le Front Polisario compte redoubler d'effort pour l'amorce d'un deuxième round décisif.