Le gouvernement met le cap désormais sur les collectivités locales. Le citoyen préoccupe aussi bien les pouvoirs publics que les partis politiques. Depuis le 17 mai dernier, le gouvernement est dans l'embarras. Le citoyen ne croit plus à la politique. Cette situation inquiète. Il faut immédiatement le réconcilier avec la vie politique. Comment? Cap sur la réforme des collectivités locales. Classées longtemps au bas de l'échelle, les municipalités sont actuellement au centre des réformes de l'Etat. Conscient du défi, le gouvernement est convaincu que seule la politique de proximité pourrait rétablir les choses. Il est évident que la mairie est l'unique voie pour se rapprocher de la population. Or, le système de fonctionnement a fait preuve de son inefficacité. Ce n'est nullement un secret que l'administration ne fait pas son travail. Le citoyen vit le calvaire au quotidien. C'est pourquoi le gouvernement veut se rattraper. Heureusement. Il n'est jamais trop tard pour bien faire. Au contraire, il est temps de changer les mentalités. Surtout que les prochaines élections locales approchent. Le gouvernement aura l'occasion de prouver son efficacité. Ce qui explique d'ailleurs, l'intérêt de réviser plusieurs dossiers. Il s'agit, entre autres, des Codes communal et de wilaya. Ces projets sont fin prêts et seront appliqués lors du scrutin du 23 novembre prochain. Comme l'avait affirmé le ministre de l'Intérieur. Cette action témoigne de la volonté du gouvernement à rectifier le tir et corriger les erreurs. D'ailleurs, il accorde dans le projet d'amendement un grand intérêt à la formation des cadres administratifs, à la gestion de la fiscalité locale et la promotion de l'action des élus. Sa première action est de revoir la gestion locale des municipalités. Celles-ci ne fonctionneront plus comme avant. Le temps du laisser-aller est révolu. Avant tout, les élus locaux auront à suivre des formations pour une meilleure gestion de la cité. La formation sera entamée juste après le déroulement des élections locales du mois de novembre prochain. Les élus locaux auront une lourde mission à accomplir. Ils auront plus de prérogatives et plus de responsabilités. Leur mission: agir vite pour améliorer les conditions de vie. Décidément, les chefs des municipalités seront obligés de se débrouiller pour financer les projets. Il n'est plus question de compter sur les budgets de l'Etat. Si le chef de l'Etat a appelé à «fluidifier le fonctionnement institutionnel du pays», ce n'est pas pour rien. Les projets n'avancent pas comme il se doit vu que les responsables ne se cassent pas trop la tête. Dans son discours qu'il avait prononcé jeudi dernier, devant les officiers supérieurs de l'ANP, à l'occasion du 45e anniversaire de la Fête de l'indépendance, le président s'est longuement attardé sur ce point. «L'ampleur des programmes en cours, leur diversité, leur nécessaire articulation, leurs enjeux financiers ainsi que leur impact sur le processus de développement économique et sur le quotidien des citoyens, nous font une obligation de les mener à bien dans la consistance, la qualité et les délais prescrits. C'est pourquoi, j'attends des structures de l'Etat, à tous les niveaux, qu'elles élèvent le taux de rigueur dans leur action et qu'elles développent davantage d'initiative et de vision prospective dans le cadre de la réalisation de ces projets, mais aussi dans la prise en charge de l'ensemble de leurs missions», a-t-il dit. Ce message traduit, à lui seul, la conception et le devoir des futurs gestionnaires des collectivités locales. Le président de la République a voulu prévenir, d'ores et déjà, les candidats au poste de président de l'Assemblée populaire communale. Ce poste n'est plus là pour satisfaire des intérêts personnels mais plutôt pour servir l'intérêt général.