Sans jeu de mots, le métro d'Alger verra le bout du tunnel en septembre 2008 comme prévu. En effet, les travaux de génie civil viennent d'être terminés à 100% ce mois de juin 2007 et la 3e phase est en voie de démarrer pour l'extension de la ligne à partir de Haï El Badr. Aussi, peut-on dire que l'aventure du métro d'Alger tire à sa fin. La 1re phase (El Hamma-Haï El Badr), a nécessité un investissement de 18 millions d'euros dans le matériel, toutes machines confondues. Elle comprend un percement de ligne s'étirant sur 4,1km et la réalisation de quatre stations par le groupement algéro-allemand de droit algérien Gaama qui sont le Jardin d'Essais, la rue des Fusillés, la cité Amirouche et la cité Mer et Soleil. La seconde phase se caractérise par la construction de 2,8km de tunnel et de quatre stations (Bachdjerrah 1 et 2, El Harrach-Gare et El Harrach-Centre). Ce tronçon se distingue par la construction d'un viaduc de 252 m de long qui surplombe l'autoroute à hauteur de oued Ouchaïah, par le percement d'un tunnel sous l'oued El Harrach à plus de 20 mètres de profondeur ainsi que la construction d'une partie aérienne entre Bachdjerrah et El Harrach. Aujourd'hui, la 3e phase des travaux peut commencer dès que le ministère des Transports avalise l'offre financière de Gaama qui est de 30 millions d'euros, moins cher que ses concurrents. Elle peut se targuer d'un personnel formé, fort de 1800 individus encadrés par une cinquantaine d'ingénieurs allemands. C'est lors d'une conférence de presse, tenue hier matin à Alger, que Mahieddine Issaâd, directeur adjoint des travaux, a informé de certains détails sur la longue marche du métro d'Alger dont la faisabilité faisait dire à une population algéroise impatiente (et surtout mal transportée) qu'il ne verrait jamais le jour ni le bout du tunnel. Ce ne sont là que des rumeurs car les travaux vont bon train et aucun retard n'est enregistré sur la date de livraison qui reste fixée au mois de septembre 2008. Aucun retard sérieux n'a été rencontré, en effet, malgré moult difficultés dues, entre autres, à la complexité de la géologie de la capitale qui subit de très grandes pressions de venues d'eau des oueds et des nappes souterraines. Le terrain est aussi parsemé de vieilles bâtisses qui risquaient de s'écrouler au moindre «coup de pioche», une circulation des poids lourds d'approvisionnement et de gros engins restreinte et limitée de 19h à 7h du matin sont autant de points qui auraient pu retarder les travaux, mais il n'en était rien. Un point mérite cependant d'être souligné, «Aucun incident majeur n'a été signalé à ce jour!», a affirmé, avec fierté, Issaâd. De nouveaux investissements vont être injectés dans un matériel neuf pour remplacer le matériel déjà utilisé et devenu trop vieux après deux années d'utilisation intense a expliqué Daniel Fauquenberque, directeur régional de Dywidag, chef de file du groupe Gaama. Actuellement, six pelles excavatrices sont en action mais trois autres vont être achetées incessamment pour renouveler ce parc en passe d'être remisé.