Le premier responsable de l'entreprise du métro d'Alger évoque l'état d'avancement du projet du métro, les contraintes rencontrées lors de sa construction et enfin l'ouverture de la première ligne. La ligne n°1 qui relie Hai-El Badr à Oued-Koriche, longue de 12.5 km et comporte 16 stations dont 2 de correspondance, a été déclarée ligne prioritaire, étant donné qu'elle représente l'axe le plus chargé de la wilaya d'Alger. Aussi, la décision a été prise d'entamer les travaux sur cet axe prioritairement. «Les autorités ont également opté pour cette ligne, car elle passe en souterrain sur 9,2 km avec 10 stations à réaliser. Ce tronçon reliant la base EmirAbdelkader à Hai El-Badr est en voie de réalisation. L'extension sur 3,5 km jusqu'à Oued-Koriche, nécessitera la construction de 6 stations», affirme le P-DG de l'entreprise du métro d'Alger. Pour l'heure, la seule tranche effectivement réalisée est celle qui va de Emir Abdelkader à El Hamma. Aussi, pour mettre en service la 1ère ligne, il reste à terminer le tronçon qui va d'El-Hamma et qui aboutit à Hai-El Badr, c'est-à-dire: Jardin d'essai, le Pont des fusillés, cité Amirouche et enfin cité Mer et Soleil (voir schéma). Pour l'achèvement de ce tracé qui fait 4,1 km de tunnel et comporte 4 stations et qui, selon M.Mekrebi, coûtera 14 milliards de dinars, un appel d'offres international a été lancé récemment. C'est le groupement Gama, germano-algérien composé d'une entreprise allemande Dividac, et de deux entreprises algériennes, Cosider et Infra-fer, qui a été retenu pour la réalisation de ce tronçon en génie civil. Les travaux de réalisation viennent d'ailleurs tout juste de démarrer. La durée prévue pour toute cette zone de travaux est fixée à 30 mois. Il est à signaler que le réseau du métro d'Alger est constitué de trois lignes totalisant 56 km et 54 stations. La première ligne, s'étend de Hai El-Badr à Oued-Koriche, la deuxième part de la Grande-Poste monte vers le plateau des Annassers et dessert Bachdjarrah, El-Harrach et Bab Ezzouar. Pour ce qui est enfin de la 3e et dernière ligne, elle part de Hussein Dey, suit la pénétrante des Annassers et le tracé de la Rocade Sud jusqu'à Aïn-Allah pour desservir le sud-ouest. A la réception de la première ligne qui sera achevée à la fin 2007, il restera à l'entreprise du métro d'Alger d'acquérir les équipements nécessaire, à savoir une voix ferrée, un système de signalisation et de ventilation, et bien évidemment les rames de métro avec, y compris, les aménagements de stations. Tout ce système intégral fera l'objet d'un appel d'offres international. «Les autorités ont décidé de lancer cet appel d'offres d'ici à la fin de l'année et nous sommes actuellement en train de préparer des cahiers de charges pour lancer l'appel», précise M.Mekrebi. Il semble donc que les choses évoluent convenablement depuis quelque temps. Cependant, les citoyens qui attendent ce moyen de transport depuis plus de 20 ans, s'interrogent sur les raisons de ce retard considérable dans l'avancement des travaux. A cette question, M.Mekrebi répond: «La construction d'un métro n'est pas aussi facile que peut le penser tout un chacun. Cela demande énormément d'efforts». Au-delà de la charge de travail quelque peu particulière, notre interlocuteur signale que, mis à part la période 1982/1985, le projet du métro a été confronté à divers problèmes qui ont trait à la lenteur des expropriations des terrains, l'inexpérience des entreprises internationales engagées dans la construction d'ouvrages souterrains, l'approvisionnement irrégulier en matériaux de construction, et enfin l'interruption de l'usage des explosifs entre 93 et 99. Cela sans oublier le départ des assistants techniques étrangers en 1993, à cause de l'insécurité qui régnait à l'époque dans la capitale. Cela dit, le problème majeur, selon le même responsable, se situe beaucoup plus au niveau financier. «L'Etat ne disposait pas des fonds nécessaires pour achever le projet». Et d'ajouter: «Malgré cela, nous avons continué à travailler avec les entreprises nationales jusqu'à ce les pouvoirs publics affichent une volonté politique de terminer les travaux». S'agissant des concessions: «Nous sommes arrivés à la conclusion que ce genre de projet à caractère socio-économiques est difficile à mettre en place. Les gens ne vont pas mettre leur argent dans un secteur à faible rentabilité. Il faut dire que depuis que la loi de finances 2003 a retenu, officiellement le projet, nous nous sentons soulagés. Maintenant il y a une réelle volonté politique. C'est pour cela que ce projet verra le jour, c'est sûr. Une fois les équipements installés, nous prévoyons la mise en service de la 1ère ligne fin 2007.» A noter que les stations du métro d'Alger sont conçues pour assurer un trafic, aux heures de pointe, de l'ordre de 20.000 voyageurs par heure et par sens. Enfin, il faut savoir que 10 milliards de DA ont déjà été dépensés pour la réalisation du métro d'Alger. Selon M.Mekrebi ce chiffre peut être revu à la hausse si l'on considère que le coût global du projet oscillerait entre 600 et 700 millions de dollars.