La prétendue menace terroriste contre le Front Polisario entre dans le cadre de ce scénario. Samedi, en prime time, la chaîne de télévision Al Arabiya, consacre une de ses principales émissions intitulées Panorama au Maroc. L'alibi est tout trouvé: le régime alaouite vient de mettre ses services de sécurité en alerte maximale et les nouvelles provenant de Rabat et Casablanca parlent avec insistance d'une menace terroriste avérée. Il faut croire que lorsque le Maroc fait l'événement, tout doit s'arrêter. Même l'attentat le plus meurtrier que n'a jamais connu Baghdad, la situation tragique des Palestiniens de Ghaza après un raid meurtrier israélien qui a fait onze morts et le face-à-face sanglant qui dure depuis quatre jours entre les forces de sécurité pakistanaises et les étudiants islamistes de la Mosquée rouge d'Islamabad, dont le bilan a atteint plus de 70 morts, passent au second plan. A Al Arabiya, on est plus royaliste que le roi. Et justement, le roi du Maroc est en train d'appeler à l'aide! La question du Sahara occidental a pris une dimension internationale et le Palais royal est toujours à la recherche de subterfuges pour faire durer le statu quo. Que s'est-il donc passé en deux mois pour que le Maroc passe à un niveau d'alerte maximale? En avril dernier, les services de sécurité marocains et spécialistes de la question sécuritaire, certifiaient que les attentats de Casablanca étaient «l'oeuvre» des amateurs et ne pouvaient, en aucun cas, avoir un lien avec Al Qaîda ou tout autre organisation armée! Interrogé par Al Arabiya, un analyste marocain a bien évoqué la situation interne au Maroc, devenu un terrain «fertile» aux extrémistes. Et pour cause: conditions sociales précaires, répression aveugle des islamistes et torture à outrance dans les prisons. Les avis autorisés que consulte Al Arabiya voient les choses sous un autre angle. Ils estiment que le moment est venu pour Al Qaîda au Maghreb islamique, dont la direction a été confiée à Abdelmalek Droukdel, alias Abou Mossaâb Abdelouadoud, de sortir de son cadre algérien et de revendiquer sa dimension maghrébine. Comme quoi, tous les problèmes, ou presque du Maroc, viennent de l'Algérie! En relation directe avec la question du Sahara occidental, cette thèse a toujours été défendue par les monarchies du Golfe et ce n'est certainement pas Al Arabiya qui va soutenir ou développer le contraire. L'analyste marocain a, certes, évoqué ces armes qui «pénètrent» au Maroc et que l'on fait parvenir du nord de la Mauritanie ou du Sahara occidental. Il a aussi parlé d'une certaine complaisance de certaines parties aux frontières. A noter que la coordination entre les services de sécurité marocains et algériens, est cependant renforcée, surtout depuis que les terroristes marocains (Essalafia el djihadia et El hidjra oua takfir) ont rejoint les rangs du Gspc comme nous l'avions mentionné dans nos précédentes éditions. En ce moment, le Maroc vit en pleine phase de flux touristique qui coïncide avec l'arrivée des milliers d'immigrés marocains pour passer leurs vacances au pays. Une manne financière exceptionnelle qu'Al Qaîda au Maghreb islamique voudrait s'approprier. Selon Al Arabiya, cette organisation veut aussi «compenser» ses attentats ratés à Londres et à Glasgow. Mais pourquoi le Maroc, et en ce moment? Les analystes interrogés par Al Arabiya ont abondé dans tous les sens, mais à aucun moment, ils n'ont évoqué la tragédie que vit le peuple sahraoui. On a parlé des relations maroco-israéliennes qui sont au «beau fixe» et du forcing américain à installer une base militaire au Maroc ou au Sahara. Par ailleurs, la prétendue menace terroriste contre le Front Polisario promue en grande pompe entre dans le cadre du scénario diversion du Royaume chérifien.