Depuis lundi, le 2e Salon national du bois et de la vannerie se tient à l'école primaire Ibn Rochd dans la ville de Béjaïa. Organisée par la Chambre des métiers et de l'artisanat, cette manifestation a enregistré la participation de plusieurs dizaines d'exposants venus des quatre coins du pays Des produits artisanaux et autres objets d'art sculptés, une kheïma, des habits traditionnels, des ustensiles en bois ornent la cour et les salles de classes d'une école devenant le temps de quelques jours, un centre d'exposition et de ventes. Cette nouvelle édition reste marquée par la participation inédite de nouveaux exposants qui se sont déplacés de Oued Souf et de Ghardaïa pour mettre en valeur leur produits, vite liquidés. Profitant de notre visite sur les lieux, les artisans n'ont pas manqué de dénoncer la situation qui caractérise leur secteur. Un fois n'est pas coutume, ils n'ont pas beaucoup parlé de leurs produits. Les artisans souffrent et comptent y remédier par la création d'un cadre organisationnel en mesure de les représenter et de défendre leurs intérêts auprès de l'administration de la wilaya. Des contraintes, les artisans en vivent chaque jour: la cherté des produits, la vétusté des ateliers et l'utilisation d'équipements et matériels non adaptés au travail, sont autant de facteurs qui les handicapent sérieusement. L'artisan est seul, devrions-nous comprendre. Un message qui ressort des propos qui reviennent souvent à la bouche des artisans. Qu'il soit de Béjaïa ou d'autres régions du pays, l'artisan vit mal son métier. Un métier qui ne nourrit guère son homme. Dans un Salon de bois et de vannerie, on trouve tout. Les organisateurs ont préféré ajouter au décor, d'autres produits provenant d'autres métiers. Il y a de la place pour tout le monde à Ibn Rochd. Le temps d'une semaine, cette manifestation se présente comme un événement qui permet aux touristes de s'approvisionner en produits traditionnels. Mais c'est surtout l'occasion aux artisans d'écouler leurs produits qui souffrent des stocks en l'absence d'une politique de commercialisation organisée. La Chambre des métiers et de l'artisanat devrait s'inspirer des propositions des participants pour enclencher une dynamique en mesure de donner un saut qualitatif à l'activité artisanale, qui sous d'autres cieux, est une richesse inestimable que l'on exploite fortement pour développer le pays. La politique des salons, à elle seule, ne peut faire l'affaire des artisans qui, aujourd'hui, paraissent très conscients de la valeur de leurs produits mais aussi de la nécessité de s'organiser.