L'enseignant des mathématiques, à titre d' exemple, a plus besoin d'approfondir ses connaissances dans cette matière plutôt que d'autres, a précisé le ministre. Le ministre de l'Education nationale M.Boubekeur Benbouzid, est déterminé à faire de la formation des enseignants des cycles primaire et moyen son cheval de bataille. Après moult rencontres éducatives, où l'on a pointé d'un doigt accusateur les défaillances relevées dans le secteur, dont il est responsable, notamment en termes de déficit du corps enseignant, le ministre sort de ses gonds pour répondre à ses détracteurs. Dans une conférence de presse animée jeudi à Alger, il a déclaré qu'une nouvelle méthode de formation des enseignants des cycles primaire et moyen basée sur la spécialité de l'enseignant dans le cadre du système LMD, sera adoptée à partir de la prochaine rentrée scolaire. Après avoir été fustigé par le président de la République, M.Abdelaziz Bouteflika, à partir de Sétif, à la suite du taux de réussite «calamiteux» enregistré dans l'examen du BEM, le ministre veut redémarrer sur des bases solides. Lors de sa rencontre avec le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, M.Rachid Harraoubia, Benbouzid parle de nouveauté. «La nouveauté, cette année, est l'adoption d'une méthode qui consiste à substituer des programmes basés sur la matière de spécialité des enseignants aux programmes académiques qui leur sont dispensés» a-t-il laissé entendre. Explicite, le premier responsable de l'éducation précise que l'enseignant des mathématiques, à titre d' exemple, «a plus besoin d'approfondir ses connaissances dans cette matière plutôt que d'autres, telles la philosophie ou l'histoire.» Et d'ajouter que cette nouvelle méthode n' est autre que le résultat d'un diagnostic des préoccupations exprimées par l'ensemble des maîtres et enseignants. Suivre des cycles intensifs de formation en parallèle à l'exercice de leur fonction peut avoir des répercussions négatives sur le rendement de ces enseignants. «Ils se trouvent empêchés d'accomplir pleinement leur devoir» poursuit Benbouzid. Dans une autre optique, celle des enseignants ayant déjà entamé leur formation avant l'année en cours, le conférencier a précisé qu'une formation dans le cadre de l'ancien système sera suivie jusqu'à la 3e année, où ces enseignants devront passer au système LMD afin d'obtenir une licence professionnelle. S'agissant du parachèvement de l'objectif du ministère visant à former quelque 214.000 enseignants, pour la prochaine décennie, «l'Etat y a consacré, uniquement pour l'année 2007, une enveloppe budgétaire de 3 milliards de dinars, dont un tiers sera affecté à l'université qui prend en charge la formation des enseignants du moyen» poursuit le ministre. A cette occasion, il a rappelé que les résultats de la réforme du système éducatif, positifs selon ses dires, constitueront le thème principal de la conférence internationale de l'Unesco, prévue en septembre prochain à Paris. Interrogé sur les préoccupations des nouveaux bacheliers n'ayant pas encore reçu leur attestation de succès, indispensable aux préinscriptions universitaires, Benbouzid a affirmé que le problème ne concerne que les bacheliers de deux ou trois wilayas de sud.