Ce qui n'était au départ qu'une rumeur est devenu une réalité consternante. Deux drames isolés et distincts ont plongé dans l'émoi les administrés de la commune de Ben Aknoun. Une tentative de crime passionnel à proximité de l'ex-ITFC et l'assassinat d'une jeune fille à quelques mètres du mur de clôture du Village africain. Samedi après-midi, les éléments de la police urbaine de Ben Aknoun ont investi les lieux jouxtant la faculté des sciences politiques. A l'origine de leur intervention, une tentative d'agression à l'arme blanche perpétrée par une étudiante sur une autre, pour des raisons passionnelles. Fort heureusement, la victime blessée, a été évacuée et l'auteur de l'acte arrêté. Cette nouvelle a plongé la population dans la consternation. Une polémique a été entretenue par la plupart des étudiants et même par les propriétaires de kiosques à proximité de la faculté. La plupart des témoins que nous avons interrogés ont répondu que «c'était un crime passionnel». Les faits se seraient déroulés à proximité de la faculté, en bordure de l'autoroute. Ce jour-là, vers quinze heures, une étudiante, dont l'identité ne nous a pas été révélée, aurait surpris «son Jules» avec une autre fille. «Après une querelle tonitruante avec son fiancé, l'étudiante sortit un couteau et asséna plusieurs coups à la victime.» Alertés par des cris, des citoyens ont accouru pour venir en aide à la malheureuse fille qui perdait beaucoup de sang. «La fille qui tenait un couteau était tellement furieuse qu'on a tout de suite compris que l'acte était passionnel», déclare un témoin. A leur tour, les citoyens ont alerté les éléments de la sûreté qui ont investi les lieux et appréhendé l'étudiante, le fiancé et quelques témoins oculaires. La victime, quant à elle, a été évacuée vers l'hôpital le plus proche. Toutefois, nous n'avons pas pu avoir le véritable mobile de cette agression. Il est à noter que les étudiants ont été témoins d'un drame similaire et au même endroit la veille de l'Aïd El-Adha. Ainsi que d'un autre perpétré il y a environ 3 mois qui aurait fait 2 morts. Cette série de drames n'a, en tout cas, pas laissé indifférents les étudiants et étudiantes de la faculté qui avouent que «depuis ce troisième crime, les filles hésitent à sortir de peur d'être agressées tant l'atmosphère est devenue tendue». D'autres, plus virulents, espèrent que «ces drames décourageront les nombreuses filles qui se prostituent de nuit comme de jour». Dans la matinée de samedi, Les éléments de la sûreté de Ben Aknoun ont retrouvé le corps inerte d'une femme, assassinée après avoir été délestée de tous ses biens. Les autorités se sont refusées à tout commentaire sur les conditions dans lesquelles a été assassinée la jeune fille et encore moins sur son identité. «La fille avait apparemment reçu plusieurs coups de couteau.» Après avoir hésité un moment, il déclare: «On serait tenté de croire que la fille avait été tuée à l'intérieur de la forêt puis traînée jusqu'à l'endroit où on l'a retrouvée.» Il ajoute: «Il y avait des traces de sang qui provenaient de la forêt.» Ce crime n'a pas manqué de susciter des interrogations au sein de la population de Ben Aknoun. Est-ce une agression ou un acte terroriste? Aucune réponse ne nous a été fournie, mais en l'absence d'informations officielles, les deux thèses de l'agression et de l'acte terroriste ne sont pas à écarter. Les multiples couples allant chercher des endroits de fortune dans les buissons de l'immense forêt du Village africain constituent des proies potentielles aux agresseurs. Il n'est donc pas à écarter que ces mêmes couples fassent l'objet d'agression de la part de personnes armées et probablement de quelques terroristes à l'affût. Pour l'heure, une enquête a été déclenchée par les éléments de police pour déterminer les mobiles du crime et l'arrestation de son auteur.