La police scientifique travaille sans relâche sur les prélèvements faits sur le corps déchiqueté du kamikaze. L'enquête ouverte par les services de sécurité sur l'identité exacte du kamikaze qui s'est fait sauter, mercredi dernier, à l'intérieur de la caserne de Zbarboura, à Lakhdaria, se poursuit toujours. Toutes les informations concernant les auteurs de cet acte barbare et les conditions dans lesquelles il a été préparé et commis, demeurent encore embryonnaires. Selon une source crédible, l'on sait, néanmoins, que la police scientifique travaille sans relâche sur les prélèvements faits sur le corps déchiqueté du kamikaze afin de procéder à une comparaison de son ADN avec celle des personnes suspectées. Le corps du kamikaze a été entièrement soufflé par la charge, indique la même source qui précise que sur les lieux de l'attentat, les enquêteurs n'ont pu trouver qu'une partie du visage et des membres supérieurs. Cela dit, les dernières informations, en notre possession, affirment que les éléments d'Al Qaîda Maghreb disposent de deux ateliers pour la fabrication d'explosifs, dont l'un se trouve dans la région de Lakhdaria. Si cette information s'avère exacte, cela ne peut que renforcer la thèse selon laquelle l'opération kamikaze ayant ciblé, mercredi dernier, la caserne de l'ANP située à deux kilomètres seulement de la ville, a été préparée et mise à exécution par un groupe activant dans ladite région. Cette lecture est d'autant plausible, quand on remarque le dispositif sécuritaire qui entoure la ville de Lakhdaria et ses régions périphériques. Alors, on est en droit de se demander comment un camion a pu transporter et acheminer, d'une autre région, un chargement de TNT sans être intercepté par l'un des nombreux barrages de contrôle installés sur le réseau routier de la région. Surtout que ces derniers temps, les forces militaires ne cessent de s'attaquer aux refuges des terroristes et de pilonner les monts boisés de Lalla Moussaâd sur les hauteurs de Lakhdaria. Par ailleurs, où est passé le chauffeur du camion utilisé pour commettre l'attentat? A-t-il remis délibérément son véhicule aux terroristes avant de rejoindre le maquis, ou a-t-il été kidnappé par les assaillants? Justement, à propos du groupe armé qui active dans ces maquis, notre source ajoute que depuis la reconversion du Gspc en Qaîda Maghreb, des jeunes, généralement des chômeurs de la ville de Lakhdaria et ses environs, sont recrutés par des membres influents au service de l'organisation terroriste. Notre source ajoute, en ce sens, que dans cette ville pas moins de six personnes habitant dans les quartiers d'El Kouir et Hamana, tous des jeunes ne dépassant guère la vingtaine, ont été récemment portés disparus. La même constatation a été faite tout dernièrement à Guerrouma et du côté de Kadiria où la population remarque des disparitions inexpliquées de jeunes qui partent sans crier gare et sans avertir leurs familles. Selon des informations crédibles, l'organisation d'Al Qaîda Maghreb aspire à multiplier ses attentats kamikazes dans les wilayas du Centre, notamment. Ces derniers temps, des personnes ayant appartenu au parti dissous sont rentrées au pays (dans la région de Lakhdaria on parle de trois cas), après avoir séjourné en Irak où ils avaient beaucoup appris sur l'art de la guerre. De leur côté, les services de sécurité suivent le moindre pas des personnes suspectes quand elles ne sont pas déjà aux maquis. Après l'attentat de mercredi dernier, toutes les forces antiterroristes s'activent à retrouver les criminels. Dans la région, les recherches se poursuivent et l'armée s'attelle à passer au peigne fin les zones escarpées et fortement boisées qui servent de caches aux sanguinaires.