L'Algérien, qui avait été radié à vie, a remporté deux très beaux succès. Il y a longtemps que le tennis algérien n'avait pas été à pareille fête. Une pluie d'or s'est, en effet, abattue, lundi, sur nos spécialistes de la raquette, auteurs d'un sans-faute tout au long de cette journée puisqu'ils ont remporté les quatre finales qui étaient au programme. A commencer par Samia Medjahdi qui s'est octroyée la médaille en vermeil du tableau féminin en dominant la Sud-Africaine Lizaan du Plessis en deux sets (6-1, 6-4). L'Algérienne de 22 ans, n°1 du tournoi, n'a laissé aucun chance à son adversaire dans une finale qui s'est déroulée sous un soleil accablant et par une très forte température. Samia Medjahdi, sociétaire du club de Denain, dans la banlieue de Valenciennes (France) et qui revient de blessure, a déclaré qu'elle était «très très heureuse de pourvoir offrir cette médaille à l'Algérie devant ce public». Ce succès enregistré, l'attention s'est, ensuite, tournée vers le tableau des messieurs où un certain Lamine Ouahab devait en découdre, en finale, avec l'Egyptien Mohamed Maâmoun. Un Ouahab sûr de lui qui a confirmé son statut de favori du tournoi puisqu'il s'est imposé en deux sets secs, 6-2, 6-2. C'était le grand retour de Lamine parmi ses camarades de l'équipe nationale de tennis et il l'a signé de merveilleuse manière. Ce succès est une sorte de grande revanche pour celui qui, il n'y a pas si longtemps, était banni du mouvement sportif national pour une faute absolument pas grave. Radié à vie par les siens alors qu'il est encore jeune. Il faut rendre hommage au ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar qui a levé cette radiation et permis à Lamine de venir concourir pour son pays à l'occasion de ces Jeux. Hommage, également au président du Comité olympique algérien, M.Mustapha Berraf et au président de la Fédération algérienne de tennis, le Professeur Mohamed Djennas, qui se sont battus pour que le tennisman puisse reprendre avec l'équipe nationale. Ce qu'a fait Lamine, du fait de sa jeunesse et de ce qu'il a fait pour la pays, méritait, tout au plus, un simple avertissement, mais pas une avilissante radiation à vie. Son retour sur la scène algérienne, il vient de la signer de la façon la plus significative en s'imposant dans le tournoi de simple messieurs des Jeux africains. Mais aussi en récidivant, quelques heures plus tard, cette fois-ci avec son camarade Slimane Saoudi dans le double qu'ils ont remporté sur la paire égyptienne formée des cousins Mohamed et Karim Maâmoun. Après avoir perdu le 1er set (7-5), les Algériens se sont bien repris en s'imposant dans les deux manches suivantes (7-5 et 6-1). La fête du tennis algérien a été clôturée, lundi, par le double féminin grâce à la paire Samia Medjahdi-Assia Halo qui l'avait emporté sur son homologue sud-africaine formée de Lizaan du Plessis-Kelly Anderson en 3 sets (6-3, 6-7, 6-4). Une grande première pour le tennis féminin algérien peu habitué au podium lors des confrontations internationales. Cette réussite du tennis algérien rehausse le moral des responsables de la fédération qui sont passés par une période tumultueuse. Elle est la leur mais aussi celle de l'ancien bureau fédéral dont il serait illogique de négliger le travail qu'il avait effectué. Pour sa part, le professeur Djennas estime que ces succès «devraient contribuer à redynamiser la discipline qui avait une certaine tendance à perdre du terrain sur le plan du développement. Ma fierté est de voir tous ces jeunes se battre pour aller vers la victoire. Au départ, nous tablions sur une médaille d'argent et trois de bronze. Au final, nous obtenons quatre médailles d'or. C'est plus qu'il n'en faut. J'espère que notre sport va en tirer le plus grand bénéfice».