Il revient au-devant de l'actualité par une réapparition miracle et par la nouvelle prime américaine pour sa tête. Après de longs mois de silence, l'administration américaine entreprend de dépoussiérer le dossier d'Oussama Ben Laden. Le département d'Etat américain a diffusé, récemment, une note concernant le n°1 d'Al Qaîda, dont le sort demeure inconnu. Selon cette note, les Etats-Unis d'Amérique s'engagent à offrir une récompense de 50 millions de dollars en contrepartie de renseignements fiables sur l'ennemi n°1 de l'Amérique. La somme est alléchante. Mais devant l'importance des ressources financières d'Al Qaîda, l'offre américaine peut-elle faire le contre-poids et stimuler un quelconque «vendeur de mèche» à tuyauter la CIA? Rien n'est moins sûr. Du temps où il apparaissait presque quotidiennement à Al Jazeera, Ben Laden bénéficiait d'une exceptionnelle protection tissée sur la base de liens de parenté et autres intéressements financiers. Cela, les Américains le savent mieux que quiconque. Il est plutôt curieux qu'ils remettent, aujourd'hui, à l'ordre du jour la question relative au sort de Ben Laden, plus d'une année après la dissolution de la cellule de lutte contre Al Qaîda, créée par la CIA. Est-ce que à la Maison-Blanche, au Pentagone ou à la CIA, on n'est pas encore arrivé à déterminer avec exactitude le sort d'Oussama Ben Laden, après l'invasion de l'Afghanistan? Mais plus sûrement veut-on réactualiser l'image d'un fantôme qui sert plutôt bien les intérêts américains en servant d'épouvantail et surtout donner aux services américains de maintenir à son plus haut niveau le danger supposé que ferait courir l'insaisissable Ben Laden, avec pour résultat de justifier un budget militaire qui défie l'entendement Dans cette chasse au «Ben Laden», la CIA a mobilisé des dizaines d'officiers et d'informateurs en Afghanistan et au Pakistan et a dépensé des millions de dollars pour des prunes. Et voici qu'en 2007, le département d'Etat US fait une offre publique en réactivant le cas et en doublant la prime contre des informations sur Ben Laden. Notons que ce nouvel intérêt américain pour Ben Laden survient juste après la réapparition du leader d'Al Qaîda sur un site Internet. Simple coïncidence de timing? Peut-on en douter? D'autre part, l'offre américaine est rendue publique au moment même où une note émanant des services de sécurité US, consacrée à Al Qaîda, affirme que cette organisation a réussi à se régénérer de façon considérable et possède, aujourd'hui, une force de frappe redoutable. Dans ce rapport, il est mentionné qu'Al Qaîda a pu se renouveler par ses rescapés et se redéployer à tel point qu'elle constituerait un danger permanent pour la sécurité mondiale, aujourd'hui plus que par le passé. Que cache cette mise en garde US? Al Qaîda s'est-elle renforcée sans que les services de renseignement américains et mondiaux ne s'en rendent compte? Ont-ils besoin d'un tel subterfuge pour prolonger leur occupation de l'Irak et justifier leur interventionnisme tous azimuts dans le monde? Au Maghreb, le réveil brutal d'Al Qaîda n'est pas une vue de l'esprit. En Algérie, le groupe dirigé par Droukdel menace de recourir davantage aux kamikazes. Du Maroc, les prévisions ne sont pas plus pessimistes. Sur un scénario catastrophe, il faudrait que la situation se «réchauffe» au nord du Mali pour donner aux Américains l'alibi de venir voir de plus près...Entre temps, il existe encore la possibilité que Ben Mokhtar «déballe» tout avant de faire sa reddition! Fait qui reste très probable selon des sources au fait du dossier sécuritaire.