Les terroristes ont pris contact avec leurs acolytes à Sidi Ali Bounab afin de se redéployer pour créer une diversion. L'important groupe terroriste encerclé sur les hauteurs de Yakouren, compte sa dernière heure. L'opération menée depuis huit jours, se poursuit au rythme d'intenses bombardements. Pour le moment, aucune source n'est en mesure de donner un bilan, même provisoire, quant aux pertes dans les rangs des terroristes. L'immense périmètre ciblé par les forces de l'Armée nationale populaire, la gendarmerie y compris, comporte de nombreuses caches, nous signale-t-on. Les lieux n'ont pas été totalement investis. Tous les chiffres donnés concernant le nombre de terroristes abattus sont approximatifs. Cependant, des sources dignes de foi nous affirment que les terroristes pourchassés se sont scindés en petits groupes de six à sept éléments. Cette tactique, utilisée habituellement par les groupes armés, vise à disperser les forces de l'ANP. Par ailleurs, nous apprenons de sources concordantes que la majorité des terroristes semblent étrangers à la région. Ils connaissent très peu le massif de Yakouren. Ils ne bénéficient d'aucune logistique des riverains. Bien au contraire, les paysans informent les forces de l'ordre des déplacements des groupuscules terroristes. La forêt de Yakouren est vaste et se prolonge par celle de l'Akfadou, encore plus importante. Les éléments, ayant trouvé refuge en ce massif, exploitent les anciennes caches et autres abris aménagés par l'ALN, du temps de la guerre de Libération nationale. Selon des anciens moudjahidine, il y aurait des caches qui comptent des galeries et des tunnels de plusieurs dizaines de mètres de long et qui, souvent, ont plusieurs sorties. Les forces de l'ANP, aidées par les patriotes de la région, avancent en ce massif et semblent ne laisser aucune échappatoire aux groupuscules armés. On a appris ainsi, que les pilonnages des zones suspectes ont éliminé plusieurs éléments armés. Approchées, les forces de l'ordre préfèrent ne rien dire, et devant notre insistance, nous renvoient aux autorités centrales, «seules habilitées à donner l'information». Toutefois, certaines sources affirment que les forces spéciales ont encerclé le plus gros groupe de terroristes et n'ont laissé aucune issue par où pourraient s'échapper ces éléments armés. Pour l'heure, l'initiative, ajoutent nos sources, appartient à l'ANP. Selon des sources proches des services de sécurité, les terroristes, ou du moins un des groupuscules a tenté une percée, mais cela n'a abouti qu'à l'élimination de plusieurs éléments du groupe et à la capture d'au moins un terroriste. Cette capture est très importante, car les forces spéciales seront ainsi en mesure d'exploiter les renseignements de ce terroriste, et pourront donc, de ce fait, parvenir plus facilement à éliminer les groupuscules restants. Nos sources parlent, néanmoins, d'un bouclage hermétique du périmètre où se sont terrés les terroristes. Ces derniers, et grâce à leur matériel de transmission encore en leur possession, auraient pris contact avec leurs acolytes à Sidi Ali Bounab afin de se redéployer pour créer une diversion. Nos sources nous ont indiqué que les terroristes sont en train de tout entreprendre pour tenter de sauvegarder au moins la vie des éléments les plus influents du Gspc. Les mêmes sources n'écartent pas l'éventualité qu'un ou plusieurs émissaires de Droukdel auraient pu prendre attache avec d'autres groupes armés dans les régions de Boumerdès et de Bouira, où un mouvement suspect a été signalé. Sur place, dans les quelques caches investies, les forces de l'ANP ont découvert du matériel informatique et de transmission ainsi que de la littérature subversive. Les mêmes sources nous ont confirmé que les militaires ont découvert également des terrains d'entraînement de circonstance, des terroristes. Hier, nos sources estimaient le nombre de terroristes abattus à une quinzaine, mais ce n'est pas officiel. Sur un autre plan et dans un contexte maghrébin, deux journalistes et un officier des services de renseignements marocains ont été interpellés. L'officier est accusé d'avoir remis aux deux journalistes un rapport secret concernant Al Qaîda. Selon ce rapport, dont de larges extraits ont été publiés, Al Qaîda aurait procédé à l'envoi au Maghreb de 16 terroristes chargés d'opérations kamikazes. Il s'agit de 12 Arabes de différentes nationalités et de quatre Pakistanais, la publication de ces informations a provoqué des remous au Maroc, et l'enquête, selon Al Jazeera, se poursuit pour déterminer les responsables de la fuite et de ses circonstances. S'agit-il d'une fuite organisée?