Tant au niveau régional, continental ou international, la diplomatie algérienne se révèle incontournable. Paix, sécurité et règlement des conflits mondiaux. L'Algérie a désormais son mot à dire. Après avoir rencontré des problèmes de nature à compromettre jusqu'à son essence, l'Etat algérien se reconstruit doucement mais sûrement. L'Algérie est devenue une référence en matière de lutte antiterroriste pour les autres pays. «Que nous soyons consultés par les Américains ou par d'autres, sur des questions qui peuvent avoir une influence sur le problème de la paix, de la sécurité et du règlement de situations dans le monde vivant dans des conditions indignes, paraît tout à fait normal», a indiqué le ministre des Affaires étrangères, M.Mourad Medelci. Il était l'invité de l'émission Dossiers politiques de la chaîne internationale de la Radio nationale. En arriver là, n'a pas été chose facile. Vouée aux gémonies par les grandes puissances mondiales, l'Algérie s'est retrouvée au ban du concert des nations. C'est à un véritable examen de passage qu'a été soumise l'Algérie ces vingt dernières années. Sa fréquentation a été rythmée au gré des crises qui ne l'ont pas épargnée. Instabilité politique, terrorisme, lutte de clans, droits de l'Homme...mais elle a aussi payé très cher son engagement en faveur des pays colonisés. Son histoire, sa révolution. Le plus grand défi qu'a eu à relever l'Algérie est, sans aucun doute, son combat contre le terrorisme. Premier pays à prendre de plein fouet ce phénomène. Cela a remis en cause jusqu'à l'existence de ses institutions, tout près de l'effondrement. Crises politique, identitaire et pour enfoncer le clou, une crise économique sans précédent. Restrictions budgétaires, pouvoir d'achat laminé en ont eu pour leur compte. Le FMI s'est porté au chevet de l'économie algérienne. Puis vint le rédempteur, le sauveur d'une situation financière au bord du chaos. Le baril de pétrole. Le marché algérien est devenu l'un des plus attractifs. Ce fut l'heure des ballets diplomatiques et des projets dont le dernier en date est celui de l'Union méditerranéenne. Proposé par le président de la République française, M.Nicolas Sarkozy, il en a fait part au chef de l'Etat algérien. «Il est venu consulter le président Bouteflika pour des raisons liées à la préservation de la Méditerranée, à la consolidation de la paix et à la promotion du développement économique et social», a fait savoir M.Medelci à la Radio internationale algérienne. Il a, cependant considéré le niveau d'intégration maghrébine «en deçà des attentes». L'UMA est-elle entrée dans une phase d'agonie irréversible? Malgré tous les efforts consentis pour faire de cette entité une réalité, l'Union du Maghreb arabe semble devenue une vue de l'esprit. La question serait-elle liée au conflit du Sahara occidental? «Je crois que le Conseil de sécurité a, conformément à la résolution 1754, trouvé une base à partir de laquelle les deux parties le Maroc et le Front Polisario, peuvent commencer à travailler», a relevé M.Medelci. L'embryon d'une union maghrébine semble se construire autour de la lutte antiterroriste. Le ministre abonde en ce sens, «si une partie de nos ambitions en ce qui concerne le Maghreb ne sont pas encore satisfaites, cela n'empêche pas que les services de sécurité des pays de collaborer et de travailler ensemble». Une excellente chsoe, qu'il faut encourager et consolider pour se diriger vers la sécurité et la stabilité dans la région, a fait remarquer le ministre. Dans un autre registre, en ce qui concerne le rôle pionnier joué par l'Algérie au niveau du Mécanisme africain d'évaluation par les pairs (Maep), le ministre a exprimé sa satisfaction: «Il est reconnu que l'Algérie s'y est prêtée dans la plus grande des transparences et que le rapport rédigé est de grande qualité», a affirmé M.Medelci. Quant aux prisonniers algériens de Guantanamo, le ministre des Affaires étrangères a fait savoir que «depuis plusieurs mois, l'Algérie et les Etats-Unis négocient les conditions de mise à disposition de ces détenus aux autorités de leur pays». La diplomatie algérienne fait feu de tout bois. Elle est articulée autour de principes fondamentaux. La souveraineté des Etats, leur intégrité territoriale et la non-ingérence dans les affaires des autres pays.