Au-delà du rire, Aloula nous propose une image en miroir où le spectateur prend conscience de sa dimension sociale. Echaab Faq Belouadjeb El Watani, de la troupe oranaise «El Ibdaa El Djazaïri», a remporté le 1er prix de la meilleure production théâtrale dans le cadre de la 40e édition du Festival national du théâtre amateur de Mostaganem, après la remise des prix qui s'est déroulée à l'occasion de la clôture de l'événement, L'Expression s'est approché du porte-parole de la troupe oranaise ‘'Ibdaa el Djazaïri'', M.Amine Missoum qui nous a accordé cet entretien. L'Expression: Quelles sont vos impressions après cette consécration? Amine: C'est pour la première fois que je ressens un tel sentiment. J'en suis ravi. Cette consécration est le fruit d'un labeur et tout l'amour qu'on porte pour le théâtre. C'est un symbole fort. Votre représentation était au top de votre source d'inspiration? En 1990, Aloula Abdelkader reprend les cinq nouvelles de l'écrivain turc Aziz Nassim, les mettant en scène pour le compte de la Télévision nationale. Parmi les cinq nouvelles, deux demeurent totalement inédites. El Ouadjib El Watani, (Le devoir national) et Chaab Faq, (Le peuple a pris conscience). Pouvez-vous nous les relater? L'histoire est racontée par les gouals (conteurs). Aujourd'hui, ils nous narrent l'histoire d'un homme qui avait décidé de se retirer de la vie politique en raison des nombreux emprisonnements. Il quitte donc la grande ville pour se retrouver dans un village extrêmement pauvre où il élit domicile. Mais la déception le poursuit. Il décide alors de partir à nouveau, mais cette fois-ci, sans compter sur la détermination des commerçants du village qui lui proposent leur aide financière et le supplient de rester, parce que la vie du village s'est nettement améliorée depuis son arrivée. Mais pour El Ouadjib El Watani (le devoir national), c'est l'histoire de Hassan, un ancien voleur repenti. Il est jeté en prison et ses codétenus s'interrogent sur les raisons de son arrestation. Hassan leur raconte sa mésaventure. Quelques jours auparavant, le commissaire de police le retrouve pour lui confier une mission d'intérêt national. Comment vous est venue l'idée de réunir ces deux textes en une seule mise en scène? L'idée de cette création à réunir ces deux textes en une seule mise en scène unique va au-delà du rire. Abdelkader Aloula nous propose une image en miroir où le spectateur prend conscience de sa dimension d'acteur social. Et quant à la forme et la thématique? On s'appuie sur le patrimoine culturel et la dramaturgie universelle et nationale dans toutes leurs dimensions esthétiques. La pratique théâtrale s'exerçait d'une part, par l'exploitation du répertoire mondial sous forme d'adaptation, de création, de reprise et de traduction. Mais au niveau des thématiques, la réalité sociale, économique, culturelle, politique et internationale fournissait un éventail très large pour concevoir les contenus. Il restait à faire d'immenses efforts pour améliorer les aspects techniques et artistiques des produits théâtraux, en prenant conscience de ces situations. Un dernier mot? Je remercie votre journal de m'avoir offert cette opportunité de m'exprimer. Ce geste n'est qu'une confirmation de l'ouverture de votre quotidien à la liberté d'expression et votre solidarité aux jeunes talents. Je profite aussi pour remercier toutes les personnes qui nous ont aidés, de près ou de loin.