Dans le bras de fer qui opposait l'Algérie à certaines parties de l'UE, cela ressemblait à l'histoire du poisson qui se mord la queue. Un communiqué du ministère de l'Energie et des Mines indique que l'accord conclu récemment entre l'Algérie et la Commission européenne sur les clauses dites de restriction territoriale, rattachées aux contrats d'approvisionnement en gaz signés avec Sonatrach, renseigne sur l'effort considérable consenti par la partie algérienne en faveur d'un assouplissement des conditions d'application de ces clauses. On peut donc dire que dans le mini-bras de fer qui a opposé tout au long de ces dernières semaines l'Algérie à la partie espagnole, finalement, c'est l'esprit d'ouverture qui l'a emporté. Dans cette optique, notre pays a joué gagnant-gagnant, dans l'esprit qui doit prévaloir en la matière. L'Algérie, qui a été, à maintes reprises, considérée comme un fournisseur fiable de gaz par le client européen, s'est vu signifier des restrictions qui ont été jugées ici discriminatoires, à juste tire du reste, au mépris de toutes les règles commerciales internationales, mais surtout discriminatoires vis-à-vis des autres fournisseurs. A l'opposé, la Commission européenne elle-même, qui avait dans un passé tout aussi récent, promulgué une directive gaz, dans laquelle est décidée une déréglementation du marché, réduisant du coup à néant tous les contrats à long terme signés entre les fournisseurs et les différents pays de l'Union européenne. Ce faisant, le but était, dans l'esprit de l'UE, de favoriser la concurrence. Dans l'esprit du marché, et sans doute pour faire baisser les prix. Puisque rien n'est acquis, on se retrouve dans un contexte où ce sont toujours les moins-disants qui l'emportent. Or, et c'est l'argument des fournisseurs, l'industrie gazière exige de gros investissements, coûteux et longs à réaliser. Si en contrepartie l'UE, qui est le principal client, ne donne pas des garanties, il y a certainement un marché de dupes. On appelle cela généralement la prise de risque. Et le risque doit être partagé par les deux parties. C'est finalement la Commission européenne elle-même qui est revenue à la raison! Elle a besoin d'avoir en face d'elle, plus que jamais, des fournisseurs fiables. N'est-ce pas l'histoire du poisson qui se mord la queue? La démarche qui a été choisie, a prouvé la bonne foi de Sonatrach, et son désir de parvenir à un accord qui aille dans l'intérêt des deux parties. C'est surtout avec l'Espagne que le problème était posé. Alors que l'Algérie, qui est déjà rattachée avec la péninsule ibérique par un gazoduc transitant par le Royaume chérifien, a consenti un nouvel effort, en s'engageant dans un nouveau gazoduc reliant Almeria (Andalousie) à Beni Saf (Oranais), et alors que la coopération entre les deux pays avait le vent en poupe, la CE avait pris des mesures discriminatoires pour restreindre la possibilité pour Sonatrach de commercialiser une partie du gaz directement en Espagne. Ces restrictions ne concernaient pas les autres partenaires gaziers de l'Espagne. On peut donc dire que tout est bien qui finit bien, puisque l'accès de Sonatrach à ce marché en établissant des sociétés de commercialisation, contribuera davantage à la sécurité des approvisionnements. Tout en levant les restrictions territoriales aux organismes clients de l'Algérie.