La presse française avait rapporté, la semaine précédente, que le gouvernement algérien était opposé à cette alliance. L'alliance entre Sonatrach et Gaz de France (GDF) continue d'alimenter l'actualité nationale et internationale. Dans un entretien accordé au bimensuel Pétrole et gaz arabes à paraître le premier août, le ministre de l'Energie et des Mines a tenu à éclaircir les choses. Il a affirmé que, pour l'instant, les groupes énergétiques français n'ont pas fait au groupe Sonatrach des propositions de nature à l'intéresser. «Les sociétés françaises n'ont pas fait à Sonatrach des propositions de nature à contribuer à son développement international, ce qui a un caractère stratégique pour nous», déplore M.Khelil. Pour lui, Sonatrach n'est peut-être pas leur partenaire préféré. Ce qui est leur droit. «Parfois, des gouvernements poussent à des accords alors que les acteurs industriels concernés ne sont pas forcément intéressés parce que le schéma proposé ne rentre pas dans leur stratégie globale», ajoute le ministre. La semaine précédente, des sources de la presse française et internationale avaient rapporté que le gouvernement algérien était opposé à cette alliance. Les dirigeants de Sonatrach seraient également hostiles à un tel rapprochement, selon le quotidien français La Tribune. Alger préfère, selon le même quotidien, que Sonatrach, dont les revenus représentent 98% des recettes du pays en devises, soit en mesure de lier des partenariats commerciaux avec l'ensemble de ses partenaires, loin de toute exclusivité. Le quotidien économique français avait retenu, dans ce sens, des déclarations d'un haut responsable de Sonatrach qui a requis l'anonymat. Ce dernier avait indiqué: «Les alliances exclusives ne nous intéressent pas. Nous sommes pour des partenariats commerciaux gagnant-gagnant. Aujourd'hui, nous n'avons pas besoin des compagnies françaises pour vendre notre gaz en Europe». Suite au voyage de Nicolas Sarkozy en Algérie, les spéculations avaient couru sur un éventuel rapprochement entre les deux groupes. M.Khelil a estimé, également, qu'il faut «préciser ce que l'on entend» par cette approche. Il a plutôt tenu à rappeler que la compagnie nationale Sonatrach a déjà des partenariats même si ceux-ci ne sont pas exclusifs. Selon lui, Sonatrach veut trouver des partenaires qui (lui) apportent une valeur ajoutée en termes, notamment, de technologie, de capacité de management ou de marchés qui l'intéressent, pour pouvoir alors envisager des alliances qui déboucheront sur des synergies importantes. «C'est par rapport à ces besoins que l'on peut envisager des alliances qui déboucheront sur des synergies importantes», a-t-il indiqué. «Cette année, Sonatrach a signé un partenariat stratégique avec Energias de Portugal (EDP) et pris une participation dans le capital de cette firme», a-t-il donné comme exemple. M.Khelil a relevé: «A ce jour, nous n'avons pas pu développer de partenariats similaires avec Gaz de France ou avec Total d'ailleurs.» «Il s'agit d'un constat, pas d'un reproche», a-t-il noté. Il a souhaité que la récente visite à Alger du président Sarkozy puisse constituer, peut-être, une occasion de pousser dans cette direction.