Alors que le journal français le figaro annonçait mercredi que la fusion entre Suez et Gaz de France pourrait voir le jour très prochainement, écartant ainsi un hypothétique rapprochement avec Sonatrach, le très sérieux "Wall Street Journal" écrivait, hier, que le président français Nicolas Sarkozy serait toujours favorable à une alliance entre Gaz de France et Sonatrach. D'après le quotidien, Nicolas Sarkozy profiterait de sa très prochaine visite en Algérie pour présenter les intérêts d'un rapprochement entre Gaz de France et le groupe Sonatrach. Le quotidien financier américain cite le porte-parole de Nicolas Sarkozy, David Martinon. Ce dernier affirme que le président français "reste attaché à l'idée d'un rapprochement entre GDF et l'Algérien Sonatrach". Wall Street Journal ne donne, toutefois aucune indication sur la forme que prendrait une éventuelle alliance entre les deux groupes. Le président de Gaz de France, M. Jean-François Cirelli, qui était à Alger, ce week-end, pour prendre part à l'assemblée générale ordinaire de l'Observatoire méditerranéen de l'énergie (OME), qui regroupe les principaux acteurs du domaine de l'énergie en Méditerranée, a été avare en déclarations. Approché jeudi, en marge de la table ronde sur la sécurité des approvisionnements dans le domaine de l'énergie, organisé à l'hôtel Sheraton, M. Cirelli s'est contenté de vanter l'excellence des rapports entre son entreprise et la compagnie Sonatrach. Les déclarations du président de GDF étaient loin de refléter la position tranchée qu'il avait il y a quelques mois annoncée quand il affirmait que Gaz de France n'a "pas pour projet" de nouer une alliance capitalistique avec un fournisseur de gaz comme le groupe algérien Sonatrach. M. Cirelli avait précisé, à l'époque, que sa "responsabilité en tant que président de Gaz de France, était de préparer la fusion avec Suez". Rencontré à la même occasion, M. Mohamed Meziane, PDG de la Sonatrach, s'est refusé à tout commentaire sur le sujet. A cette occasion, le PDG de Gaz de France a rencontré son homologue de Sonatrach. Mais on ignore si le projet d'alliance entre les deux groupes a figuré parmi les sujets discutés entre les deux hommes. Pour rappel, l'idée d'un partenariat Sonatrach - GDF a émergé lors de la dernière présidentielle française durant laquelle Nicolas Sarkozy a préféré celle-ci avec une option de coopération sur le dossier du nucléaire entre l'Algérie et la France à une fusion GDF-Suez. Son Premier ministre, François Fillon, a relancé l'option, en début de ce mois, à l'occasion d'un entretien accordé au quotidien "Le Parisien". La réponse de l'Algérie est venue par la voix du ministre de l'Energie, M. Khelil qui avait souligner que l'Algérie recherchait, à travers toutes les tractations qu'elle mène avec les entreprises étrangères, "un intérêt économique et non pas politique". Il avait précisé que l'Algérie est "approchée" par plusieurs opérateurs internationaux et qu'elle "discute avec tous". Cependant, l'Algérie, selon lui, n'agit que selon ses intérêts et les avantages qu'elle peut obtenir en contrepartie et ne s'associera qu' "à ceux qui peuvent fournir un intérêt à l'Algérie chez eux". M. Chakib Khelil n'a, par ailleurs, pas fermé la porte définitivement au rapprochement entre Sonatrach et Gaz de France, affirmant la disponibilité de l'Algérie à engager des discussions en ce sens. Le président français, M. Nicolas Sarkozy, qui sera à Alger le 10 juillet, devra donc apporter dans ses valises des propositions pour espérer concrétiser son vœu de voir le rapprochement entre Sonatrach et Gaz De France aboutir.