La volonté politique existe pour le règlement du différend gazier entre les deux pays. Le différend gazier algéro-espagnol est en voie de trouver un dénouement acceptable. C'est du moins ce qui ressort des déclarations faites par M.Chakib Khelil à la revue spécialisée Pétrole et Gaz Arabes à paraître mercredi prochain. Le ministre de l'Energie et des Mines a, notamment, rappelé que sa dernière visite en Espagne, a permis de faire progresser les discussions «vers une situation qui serait dans l'intérêt des deux pays dans le domaine de l'énergie». Un certain fléchissement de la position espagnole est constaté depuis que les partenaires de Sonatrach dans le Medgaz (gérant du gazoduc qui reliera l'Algérie à l'Espagne, et dont Sonatrach est actionnaire), les sociétés Cepsa, Iberdrola, Endesa ont publiquement manifesté leur soutien au partenaire algérien. «Il y a une volonté des autorités espagnoles de trouver des solutions», relève M.Khelil, tout en précisant que les négociations continuent sur la question d'une partie du prix du gaz exporté vers l'Espagne. Sa visite en Espagne, sur invitation des autorités espagnoles, ne pouvait déboucher que sur un accord ou des perspectives d'un règlement du litige. Ce qui démontre bien que Sonatrach est en position de force. Auparavant, Sonatrach avait essuyé un refus au sujet de son recours introduit à la suite de la limitation à un milliard de m3 imposée par les autorités espagnoles sur les quantités de gaz qu'elle voulait commercialiser directement sur le marché espagnol, dans le cadre du projet Medgaz. M.Chakib Khelil relève que la licence de commercialisation, accordée à «Sonatrach Gas Compercializadora», une société de droit espagnol et filiale de Sonatrach, «limite à un milliard de mètres cubes par an les volumes que Sonatrach Gas Compercializadora peut vendre directement sur le marché espagnol alors qu'elle a droit à 3 milliards de mètres cubes par an». Sonatrach a ensuite essuyé un deuxième refus de la part des autorités espagnoles concernant la suspension préventive des conditions imposées par la CEN espagnole à la compagnie nationale dans l'augmentation de sa quote-part de 20% à 36% dans la société Medgaz. Ce qui avait fait dire au ministre algérien, il y a quelques semaines, que ce projet n'était plus rentable pour l'Algérie. Pour ce qui est de l'augmentation formulée par Sonatrach sur le prix du gaz, Chakib Khelil la juge justifiée et réalisable. «Nous estimons, dit-il, que la hausse de 20% se traduirait par une augmentation de seulement 6% pour le consommateur, mais l'Etat espagnol devrait prendre en charge le différentiel et Gas Natural semble craindre d'avoir à le supporter.» Les autorités des deux pays, ajoute t-il, «encouragent les deux sociétés à trouver une solution acceptable». La sécurité énergétique est la préoccupation majeure des pays du Vieux Continent dont l'Espagne. Les atouts de l'Algérie sont convaincants sur le plan du partenariat profitable aux deux parties.