Le Festival nourrit des débats incessants chez les plus avertis du 7e art. Au-delà des objectifs réels d'une telle rencontre interarabe, on tend, de manière délibérée ou par inadvertance, qu'à force de vouloir bien faire, on risque de ne rien faire. C'est cette sentence qui pourrait caricaturer le Festival du cinéma arabe. La question qui se pose: à quoi servira une telle manifestation si le public n'est toujours pas informé? Une deuxième interrogation s'impose de fait: quelle sera la portée lointaine du festival? Et encore, ce festival, serait-il un prélude pour la renaissance du 7e art algérien? Si c'est le cas, peut-on procéder, dès maintenant, à une réelle réflexion pour la prise en charge du cinéma algérien, notamment en matière de distribution et de diffusion de la production cinématographique algérienne? Ne serait-ce que pour, au moins, rivaliser avec les pays arabes, dont la production occupe les programmes de nos chaînes TV. Ce sont autant de questions qui restent sans réponses à ce jour. La renaissance réelle du cinéma algérien est l'un des principaux objectifs du festival. Perspective confirmée par le premier responsable du festival, M.Hamraoui Habib Chawki, lors de son dernier point de presse tenu à Oran. Reste la problématique liée aux canaux de diffusion, à l'intérieur même du pays, asséner un sacré coup à la production. «Si tel ou tel produit risque de moisir dans les boîtes d'archives, à défaut de projections, mieux vaut ne pas produire.» C'est cette peur qui pousse les producteurs à y aller de l'avant. D'autant plus, il y a lieu de signaler un certain désintéressement, voire un déclin du public à l'égard de la production algérienne, alors que celles américaine, française et italienne, connaissent un flux important. Il faut dire que la diffusion constitue le point noir dans la production cinématographique. Le premier responsable du Festival du cinéma arabe a jugé, lors de son dernier point de presse, bon de poser cette question à la ministre de la Culture. Un festival auquel prendront part des célébrités du monde du cinéma arabe. A ce niveau, l'on s'échine à donner, sous les coups de maquillage, un nouveau look, à nos salles de cinéma. Un nouveau look, qui s'est limité par des coups de pinceau et un petit meuble «importé» d'Alger, placé à l'entrée de la Cinémathèque d'Oran. A quelques jours seulement du coup d'envoi officiel de la manifestation, hormis le coup médiatique donné par l'Entv, aucune autre image n'indique que la ville d'Oran va abriter un festival d'une telle envergure. «La tenue d'une telle rencontre nécessite un travail de longue haleine et la concertation de tous les acteurs susceptibles d'apporter un plus», témoigne un journaliste, qui déplore la célérité, pêle-mêle, des préparatifs. A cela, s'ajoute le programme de projection qui, à ce jour, n'a pas encore été rendu public, alors que le coup de starter aura lieu le 28 juillet. sans compter les autres activités y afférentes, lesquelles, Hamraoui Chawki a confirmé l'inscription, sans plus de détails. La dernière ligne droite aura lieu ce mercredi où le patron du Festival donnera une énième conférence de presse. L'arrivée des participants commencera à partir du 26 du mois en cours. Oran hospitalière, à cette heure-ci, ne reflète toujours pas cette image.