La rupture avec le parti islamiste Hamas semble consommée. M.Ahmed Abderrazak Al Salmane est longuement revenu, hier, à la Maison de la presse Tahar-Djaout, sur la situation qui prévaut en Palestine occupée. Les deux points essentiels de son intervention étaient axés autour des situations sécuritaire et humanitaire dont sont victimes les populations palestiniennes. Celles de la bande de Ghaza, notamment, qui sont soumises à un véritable embargo. Comment desserrer cet étau? «La coordination et la coopération avec les autorités israéliennes sont incontournables pour faire face à ces drames humains.» L'ambassadeur de Palestine n'a pas esquivé la question sur le rapprochement entre Mahmoud Abbas, le président de l'Autorité palestinienne, et le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, touchant le rétablissement de la sécurité et de l'ordre dans la bande de Ghaza. En toute franchise, il a déclaré: «Les Israéliens contrôlent toutes les voies, terrestres, aériennes et maritimes, et rien ne peut se faire sans leur collaboration.» Une manière de constater une colonisation, de fait, de la part de l'Etat hébreu. Les Palestiniens n'ont, cependant, pas renoncé à leur Etat avec Jérusalem-Est comme capitale, a réaffirmé M.Ahmed Abderrazak Al Salmane. S'agissant des déclarations de Khaled Mechaâl, qui a qualifié de «pro-sioniste» la politique menée, actuellement, par Mahmoud Abbas, qui fait le jeu des Israéliens, l'ambassadeur palestinien les a qualifiées de fallacieuses. Mais c'est surtout les propos du chef du mouvement islamiste ainsi que d'autres responsables du Hamas qui soufflent le chaud et le froid, que l'ambassadeur palestinien en Algérie a tenu à dénoncer. Khaled Mechaâl s'est prononcé «fermement pour l'unité du peuple palestinien sous la direction du président de l'Autorité palestinienne, M.Abbas», lors d'un entretien, jeudi dernier, avec le chef de la diplomatie russe. Visiblement, la diplomatie russe agit dans le sens de la restauration de l'Autorité palestinienne, tout en soutenant le chef du mouvement islamiste. Est-ce possible? Sur cette question, l'ambassadeur emboîte le pas à M.Mahmoud Abbas. «Le dialogue ne peut être possible que s'ils reconnaissent ce qu'ils ont fait à Ghaza. Ils doivent présenter leurs excuses au peuple palestinien.» M.Ahmed Abderrazak Al Salmane n'a pas omis de dénoncer avec force les exactions commises par le bras armé du Hamas, les brigades Ezzedine Al Qassam dans la bande de Ghaza, depuis leur coup de force du mois de juin. Le diplomate palestinien soutient: «Une lutte armée, dont les objectifs avoués sont politiques», mais pas pour servir des intérêts partisans. «Le peuple palestinien est au-dessus de tous les intérêts politiques», a conclu l'ambassadeur palestinien. En attendant, l'on se dirige tout droit vers des élections anticipées, très probablement sans la participation du mouvement islamiste. Sa victoire aux élections législatives, en janvier 2006, mal perçue par les puissances occidentales ainsi que l'administration Bush, avait alors ouvert une grave crise politique dans les territoires palestiniens occupés.