La chambre d'accusation qui a examiné le dossier de l'instruction, a confirmé les griefs retenus contre les inculpés. Après l'examen du dossier par la chambre d'accusation de la cour d'Alger, qui a délibéré dimanche et lundi, le dossier de Abderahmane Achour et ses compagnons, a été transmis, hier, à la chambre criminelle. A l'issue de l'examen, les magistrats ont confirmé les chefs d'inculpation retenus durant l'instruction contre certains accusés et déclaré plusieurs non-lieux pour d'autres. La cour d'Alger n'a laissé filtrer aucune information sur les noms qui ont bénéficié du non-lieu ou de ceux mis en accusation. Achour Abderahmane est poursuivi pour le détournement de quelque 32 milliards de dinars de la banque BNA. Trente personnes sont concernées par ce procès qui rejoint, en plusieurs aspects, le scandale El Khalifa. Parmi les inculpés figurent plusieurs membres de la famille Abderahmane. Côté administration, plusieurs responsables, les chefs d'agences BNA de Bouzaréah, de Zighoud Youcef, de Cherchell, de Koléa, ainsi que l'ex-président-directeur général de la BNA, son inspecteur général, le directeur régional et celui du réseau exploitation, deux commissaires aux comptes, deux experts comptables, le directeur du service informatique, sont impliqués dans cet énième scandale financier. Les chefs d'inculpation sont lourds: association de malfaiteurs, dilapidation de deniers publics, faux en écriture bancaire, escroquerie et chèques sans provision. L'affaire a éclaté au mois d'octobre. Et il a fallu de longues démarches et une instruction fastidieuse pour arriver à dénouer les fils de la toile tissée par un réseau bien installé dans les rouages des institutions étatiques. L'objectif consistait à transférer des sommes faramineuses et ruineuses pour le Trésor public à travers de multiples subterfuges dont les sociétés-écrans. Deux architectes du grand coup ont pris la fuite dès l'éclatement du scandale. Achour Abderahmane s'est installé au Maroc avant de se faire extrader à la suite des démarches entreprises par la justice algérienne qui a lancé contre lui un mandat d'arrêt international. Son complice, le directeur de l'agence BNA de Bouzaréah, a, quant à lui, suivi les traces de Moumen Khalifa, à Londres. Ce banquier de son état serait le véritable cerveau de cette escroquerie de la décenie dont a été victime la BNA. L'enquête ne s'est pas arrêtée à ce stade, mais a débouché sur les complicités ayant entouré la fuite des suspects à l'étranger, notamment Abderahmane Achour qui avait présenté à la justice marocaine un faux dossier sur sa situation vis-à-vis des institutions sécuritaires et judiciaires algériennes. Le comble de cette affaire, les complices l'ayant aidé en lui fournissant de fausses pièces administratives ne sont autres que de hauts cadres de la police et le fils d'un haut diplomate. Le procès dont la date de la tenue n'a pas encore été révélée, passera en criminelle et risque de donner lieu à d'autres révélations. Comme ce fut le cas avec le scandale Khalifa.