«S'il y a un ministre de la Guerre, un chef d'état-major, nous exigerons qu'ils soient avec nous au même temps que les combattants, sinon nous refuserons d'exécuter leurs ordres.» La librairie du Tiers-Monde a organisé, lundi après-midi, une rencontre pour la vente-dédicace avec l'auteur et ancien officier de l'ALN, Djoudi Attoumi, autour de son ouvrage Le colonel Amirouche entre légende et histoire. Après l'ouverture du pays et du champ médiatique, en particulier, l'enfant de Tassaft Ougamoune, le colonel Amirouche, devient une énigme pour les uns et une cible pour les autres. Il est né en octobre 1926 à Tassaft Ougamoune, une petite localité de la wilaya de Tizi Ouzou sur les hauteurs du Djurdjura. Adhérent du PPA-Mtld en 1947, il quitte Relizane pour Alger où il travaille un temps au siège de l'Organisation nationaliste. Il entre à l'OS en 1948. Le colonel Amirouche est arrêté et incarcéré en 1950, ensuite libéré en 1952 et interdit de séjour à Alger. Il est surveillé de près par la police de Relizane, alors il décide de se rendre en France. Convaincu de ses idéaux, le colonel continue toujours à militer à Paris dans la kasma Mtld du 15e arrondissement. Il rentre en Algérie en décembre 1954 et prend contact avec les maquis FLN de la région des Ouacifs dont il prend la direction après la mort du responsable, Cheikh Amar. Vu son engagement et sur proposition de Krim Belkacem, Amirouche devient responsable du FLN. «Amirouche devait faire face à tous les complots, à la trahison organisée des messalistes, aux complots des bleus et autres pièges des services secrets français; les préparatifs des états-majors français pour déclencher les opérations de grande envergure de la dernière chance, l'inquiètent beaucoup. Il y a également des conflits déclarés entre les maquis et certains responsables de l'extérieur. En application des décisions de la réunion des colonels, chefs de wilayas du 6 décembre 1958 dans le nord-constantinois, il voulait se rendre en Tunisie en compagnie du colonel Si El Haouès pour ramener toutes les unités combattantes qui étaient stationnées.» «S'il y a un ministre de la Guerre, un chef d'état-major, nous exigerons qu'ils soient avec nous au même temps que tous les combattants stationnés le long des frontières, sinon nous refuserons d'exécuter leurs ordres.» C'étaient ses exigences, malheureusement, tous les deux trouvèrent la mort en cours de route. «Ceux-là mêmes qu'il visait, seraient-ils à l'origine de sa mort et de celle de Si El Haouès?», a souligné M.Djoudi Attoumi.