La spirale de la violence va crescendo dans certaines localités de la wilaya. A moins de deux mois des élections législatives, la spirale de la violence va crescendo dans certaines localités de la wilaya de Béjaïa où la situation ne cesse de se détériorer rappelant, à quelque chose près, l'image des émeutes de l'an dernier. Pas moins de quatre régions ont connu des troubles depuis la semaine dernière. Si la tension a baissé dans certaines d'entre elles, comme Akbou, elle s'est, en revanche, intensifiée à Sidi Aïch, El-Kseur et Seddouk se propageant même jusqu'aux portes de Béjaïa. Aujourd'hui, la ville d'Akbou vivra au rythme d'une marche nationale et populaire qui s'ébranlera à 11h du parc communal (Ifrenne) et passera près de l'ex-lycée Hafsa - «rebaptisé» depuis jeudi dernier au nom de Mohamed-Haroun par la coordination d'Akbou - pour aboutir à la place d'Akbou. Décidée lors du dernier conclave de la CICB, cette démonstration de force, au-delà des objectifs qu'elle véhicule, à savoir «la satisfaction de la plate-forme d'El-Kseur, le rejet des élections, l'arrêt immédiat de la répression et la réappropriation des symboles de la Révolution et des combats démocratiques», est fortement redoutée car passant sur le lieu des émeutes des jours précédents. Cette manifestation sera appuyée par une grève générale à travers tout le territoire de la wilaya. A Sidi Aïch, un groupe de jeunes n'a pas attendu, comme hier, le début de l'après-midi pour enclencher les hostilités avec les forces de l'ordre. Dès les premières heures de la journée, des dizaines de jeunes investissent les alentours du quartier où est situé le groupement de la Gendarmerie nationale avant de l'attaquer. L'empressement des citoyens à quitter la ville était un signe que la situation allait se corser. Les établissements scolaires ont vite fermé. En un laps de temps, la ville se vide. Ses rues sont livrées aux jeunes qui, dans un état de surexcitation, prennent d'assaut le groupement de la gendarmerie dont les éléments stationnés à l'intérieur ne tardent pas à sortir pour repousser les assauts et ce, par des tirs de grenades lacrymogènes. En l'espace de quelques heures, les éléments des brigades antiémeutes occupent la ville. Plusieurs foyers de tension naissent alors. L'air devient irrespirable. Comme chaque jour, la Route nationale n° 26 est coupée à la circulation à hauteur de la ville d'El-Kseur. Hier, la fermeture a eu lieu aux portes de la ville de Béjaïa, au lieu dit Ibourassen. Une dizaine de jeunes impose sa loi aux usagers qui, dans la plupart des cas, font demi-tour fuyant d'éventuels dépassements. A El-Kseur, la même situation est décrite : le commissariat de la ville continue à subir la furie des jeunes manifestants. Seddouk, autre localité perturbée, a vécu, elle aussi, une tension inquiétante. Les face-à-face ont eu lieu avec les forces antiémeutes faisant, comme dans les autres régions instables, un nombre important de blessés. Bref, les localités de la région de Béjaïa sont rythmées par des scènes de violence des plus inquiétantes qui semblent s'installer dans la durée.