Le chef de l'Etat a rappelé qu'aucune assiette foncière n'est la propriété de quiconque, «même la commune est la propriété de l'Etat», a-t-il précisé. Au dernier jour de la visite de travail et d'inspection qu'il effectue depuis lundi à Oran, le président de la République n'a pas dissimulé son mécontentement à la vue de plusieurs chantiers d'envergure à la traîne, mais surtout aux questions liées à l'innovation et l'esthétique des réalisations. Les retards enregistrés dans la réalisation de la grande mosquée Abdelhamid-Ben Badis et le campus 1000 lits à l'Igemo, ont provoqué l'ire du chef de l'Etat. En haussant le ton, le président Bouteflika a exhorté les responsables à finaliser le plus tôt possible le premier chantier dans le cadre du programme complémentaire alloué à la wilaya. Ne mâchant pas ses mots, il a exigé des explications sur les raisons de ces retards tout en insistant sur l'urgence d'inscrire ces chantiers dans le programme spécial. Les travaux de réalisation, faut-il le rappeler, ont été confiés, il y a plusieurs années, à une société locale Bati-Or. Le contrat liant cette dernière et la wilaya a été résilié en 2006 en raison du retard et quelques défaillances. Une société chinoise a été ensuite désignée pour terminer le chantier. Le taux d'avancement des travaux n'est que de 55% actuellement. Autre escale, autres remarques à la fois directes et pertinentes. Lors de l'inauguration du campus 1000 lits à l'Institut du génie maritime, M.Bouteflika a relevé plusieurs anomalies caractérisant les cités universitaires, notamment l'absence d'innovation en matière d'esthétique. «Nos campus sont des casernes», s'est-il désolé. Même remarque, même colère en inspectant le chantier où s'effectuent les travaux d'aménagement urbain ciblant l'axe routier reliant l'aéroport d'Es-Senia à la ville d'Oran. Le chef de l'Etat est sorti encore une fois de ses gonds. D'un coût d'un milliard de dinars, les travaux portent, notamment, sur la réalisation de boutiques de luxe, de grandes surfaces commerciales et des showrooms. Une fois achevé, ce projet devrait, selon les explications du directeur de l'Agence foncière d'Oran, créer 2072 postes d'emploi contre 1580 actuellement. Une explication loin de satisfaire le président de la République qui a rejeté le mode d'attribution, par voie d'adjudication, des terrains et autres espaces devant voir le jour à l'occasion de ce projet. Le chef de l'Etat n'a pas hésité à qualifier cette méthode d'action spéculative. Ces assiettes, même si elles sont situées dans les limites de la Sebkha d'Oran, «elles restent tout de même patrimoine de l'Etat» a-t-il souligné. Et de préciser en élevant la voix: «Même la commune est la propriété de l'Etat!» Aussi, a-t-il recommandé, dans ce cadre, l'attribution, par voie de concession, des terrains. Mais le secteur qui semble préoccuper le plus le chef de l'Etat demeure, vraisemblablement, le bâtiment et plus particulièrement le relogement. Dans ce sens, il a exigé une commission d'enquête pour faire la lumière sur les derniers événements ayant secoué la capitale de l'Ouest. Des événements engendrés par l'attribution anarchique des logements.