Déjà remarquée par l'énorme ratage des Jeux africains où il n'a pu récolter que deux petites médailles de bronze (et encore l'une d'elles est due à la disqualification de l'équipe d'Egypte, grand favori pour la médaille d'or), l'escrime algérien fait encore parler de lui. Disons plutôt la fédération qui le gère pour qui le mot programmation dans le temps fait partie d'un lexique qui lui est étranger. Nous avions ici même fait savoir que ce sport souffrait chez nous d'un manque de compétitions officielles à l'échelle nationale. Cela était d'autant moins compréhensible que nous avions affaire là, à une des fédérations sportives qui a bénéficié de beaucoup de privilèges en matière de financement de la part du MJS. Ce n'est, certainement, pas gratuitement que les athlètes sélectionnés pour les Jeux africains (dont certains ne sont plus du tout jeunes) ont pu aller au Canada, en Pologne ou en Turquie, pour ne citer que ces pays, pour disputer des tournois au moment où des fédérations se plaignaient de n'avoir rien eu pour la même préparation. Toujours est-il que la Fédération algérienne d'escrime a cru bon organiser, à partir du 30 juillet jusqu'à aujourd'hui à l'ISTS, un Championnat d'Algérie de la spécialité. Vous nous direz qu'il n'y a rien d'anormal à cela sauf que les convocations pour participer à un tel événement ont été reçues par les clubs et les ligues le...28 juillet (le MCA a, en tout cas, eu la sienne à cette date). En d'autres termes, un championnat, qui n'était inscrit dans aucune tablette, est tombé, subitement, du ciel à 48 heures de l'événement. A partir de là, fallait-il s'étonner de voir le MCA, la Ligue de Annaba et celle d'Oran décliner l'invitation du fait que leurs athlètes avaient été libérés après les Jeux et étaient en vacances? Pourquoi, donc, a-t-on organisé si précipitamment un tel Championnat? Dans toute fédération sportive, une compétition de ce genre doit être inscrite dans le calendrier des mois à l'avance, de manière à ce que les athlètes, leurs entraîneurs, et leurs clubs, s'y préparent en conséquence. Il serait bon, à notre avis, que la Direction des sports du MJS, celle qui affecte les subventions annuelles en fonction d'un contrat-programme, cherche à savoir à quoi répond un tel scénario. De toute manière, le bilan des Jeux africains n'a pas encore été établi et il viendra, certainement, le jour où il faudra bien dire, qui a pris quoi, pour quel résultat.