Ils ont été nombreux à faire honneur au pays, mais il y a eu, également, des ratés. Contrat rempli pour les athlètes algériens qui ont terminé à la seconde place du tableau des médailles des 9e Jeux africains. C'était là l'objectif qui leur avait été assigné et sur ce plan, ils ont parfaitement réussi à répondre à l'attente de ceux qui avaient misé sur eux. Leur mérite est d'autant plus grand qu'ils n'ont pas bénéficié des conditions optimales de préparation. Lors de la conférence de presse qu'il avait animée juste avant le démarrage des Jeux, le directeur général du Coja, M.Djaffar Yefsah avait fait part de certaines difficultés auxquelles il s'était heurté dans l'exercice de son travail. Il avait affirmé qu'après la compétition, il révélerait pas mal de choses, «les bonnes et les mauvaises» avait-il dit. Il serait bon, à notre humble avis, que le chef de la délégation algérienne lors de ces Jeux, M.Ali Zater, en fasse de même car nous n'avons pas l'impression que, dans leur préparation pour ces joutes, nos athlètes ont tous été placés sur un pied d'égalité. Certains présidents de fédérations sportives que nous avons rencontrés tout au long de la compétition, n'ont pas manqué, à titre d'exemple, de nous faire savoir que leurs fédérations attendaient toujours qu'on leur verse l'enveloppe financière consacrée à la prise en charge des athlètes pour se préparer. Le scénario n'est pas nouveau. On avait agi de la même manière pour les Jeux sportifs arabes de 2004 et les Jeux olympiques d'Athènes de la même année. Il y a une certaine tendance à la bureaucratie dans certains secteurs qui font que des histoires pareilles traînent en longueur. A la fin, si nos sportifs s'en sortent avec les honneurs, on aime bien les couvrir de louanges, mais si jamais ils venaient à échouer, on les inonde de critiques toutes aussi acerbes les unes que les autres. L'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports est arrivé avec du retard pour espérer voir la situation se décanter car il faut savoir que lorsqu'un ordre de virement de cette nature est fait, les lenteurs administratives font qu'il s'écoule assez de temps pour qu'un athlète ou une sélection soit obligée d'annuler un stage programmé dans son calendrier de préparation. D'autres fédérations sportives ont, par contre, bénéficié de privilèges certains, notamment dans la prise en charge de séjours à l'étranger pour participer à de nombreux tournois internationaux où les résultats ont tout simplement été en deçà des espoirs placés en leurs sportifs. On citera, dans un tel cas, l'escrime qui a terminé les Jeux africains avec deux médailles de bronze dans son escarcelle. Et encore, il convient de dire que l'une de ces médailles est due au déclassement par pénalité de l'équipe égyptienne qui menait largement au score dans l'épreuve du fleuret par équipe et qui a été disqualifiée pour une faute d'un de ses athlètes qui méritait tout au plus un carton rouge (avertissement et point donné à l'adversaire qui était la Tunisie). L'escrime devra être l'une des disciplines dont on devra analyser les performances avec attention, sachant que dans les rangs de l'équipe nationale, figurent des athlètes qui ne sont plus tout jeunes. Parmi les disciplines ayant raté leur participation aux Jeux il faudra citer le football et le basket-ball qui sortent avec un zéro pointé en matière de médailles. Sur le football, tout a été dit, notamment sur la déliquescence de notre championnat de l'élite (si elle mérite un qualificatif aussi pompeux). Avec des joueurs locaux, il était présomptueux de miser le moindre centime sur cette sélection d'autant que leur entraîneur, Guendouz Mahmoud, venait à peine d'être installé. Pour ce qui est des filles, le parcours a été meilleur et leur 4e place reflète bien le niveau de ce football. Dans le basket-ball l'échec a presque été total. Il faut dire que la sélection présentée se basait sur des éléments puisés exclusivement dans le faible Championnat algérien. Il n'y avait donc pas grand-chose à attendre d'une équipe qui avait les yeux tournés vers la compétition continentale qui aura lieu en Angola. Parmi les grosses déceptions, on citera l'athlétisme en dépit du fait qu'elle a récolté dix médailles (1 en or, 3 en argent et 6 en bronze). On attendait mieux de la discipline reine des Jeux dont l'ancien DTN disait qu'elle allait reporter 6 médailles en or. Il est incontestable qu'il s'agit-là d'un gros échec pour un sport qui va déléguer certains de ses athlètes aux prochains Mondiaux d'Osaka. L'haltérophilie n'a pas, de son côté, à se gargariser des deux médailles d'or remportées lors de ces Jeux. Ces dernières ont été l'oeuvre de Leila Lassouani, une émigrée sociétaire du club de Grenoble et qui ne peut être considérée comme un produit de l'école algérienne de la discipline. Leila fait honneur à son pays mais certainement pas à sa fédération qui ne doit pas se cacher derrière ces exploits pour parler de réussite de sa part. Et puis il y a les disciplines qui ont donné satisfaction. Nous ne pouvons toutes les citer tant elles sont nombreuses, mais on parlera avec insistance du tennis qui a raflé toutes les médailles d'or mises en jeu lors de ces joutes, 6 en tout. Ce fut, surtout, la victoire du «banni», Lamine Ouahab, celui que l'actuel ministre de la Jeunesse et des Sports, M.Hachemi Djiar a repêché pour lui permettre de retrouver la sélection nationale. Le judo, les sports équestres, le karaté, la natation, l'aviron, les échecs, la boxe, le kickboxing, la gymnastique, le goal-ball et le handisport en athlétisme, pour ne citer que ceux là, ont été à la hauteur de la mission qui leur avait été confiée. Ceci dit, il faudra rendre hommage au mouvement sportif national et à ses fédérations sans cesse vouées aux gémonies ces derniers mois et accusées de tous les maux. Comme si le milieu n'était composé que de voleurs et d'anti nationalistes. Nul ne contestera le fait que sur le plan technique, les Jeux africains ont été réussis et cela est à l'honneur de ces fédérations dont les acteurs ont été à la hauteur de la mission qui leur avait été confiée. Le président de la fédération internationale de natation, M.Mustapha Larfaoui nous a dit à ce sujet: «je n'ai jamais douté de la capacité des fédérations sportives algériennes à organiser parfaitement les compétitions sur le plan technique. On les a trop souvent accablées à tort». On notera que sur l'ensemble des compétitions, les garçons se sont mieux débrouillés que les filles puisqu'ils sortent des Jeux avec un total de 140 médailles (49 en or, 50 en argent et 51 en bronze) contre 65 médailles pour les féminines (21 en or, 7 en argent et 37 en bronze). Il est vrai, cependant, que l'effectif des participants masculins était plus du double que celui des dames. L'important a été d'avoir concouru sous la même bannière dans une compétition où tout n'était pas facile, mais où ils ont largement tiré leur épingle du jeu.