Dans ce qui suit, vous allez découvrir le parcours, notamment sportif, qui a amené Zahra Gamir, escrimeuse, à gravir les plus hautes marches du podium dans les plus importantes compétitions mondiales. L'escrime est un sport passionnant : tactique, instinctif, d'une rapidité époustouflante, dénué de toute monotonie, riche en émotions... les qualificatifs me manquent pour parler de ce sport qui lui a énormément donné, tant dans sa vie sociale que dans son épanouissement personnel ! Ses liens avec l'escrime sont très forts ; ce zoom devrait vous en donner la preuve. C'est une histoire d'amour qui a commencé il y a longtemps déjà et n'est pas prête de se terminer. Retournons quelque vingt médailles en arrière. Son premier contact avec le monde de l'escrime s'est fait en visionnant le film, dans lequel on peut voir un duel entre deux jeunes filles. Pour répondre à cet intérêt naissant, Zahra la fille d'El Bahia, née un 18 avril 1966 s'inscrit à un cours d'initiation à l'escrime, cours offert par la ville de son quartier natal à Oran. La belle brune, alors âgée de 11 ans, ne pense pas à la compétition. Elle désire avant tout pratiquer ce sport pour son plaisir. Au fil des semaines, sa passion se développe. Son entraîneur remarque son potentiel et l'inscrit à une première compétition. À peine 6 mois d'entraînement au niveau amateur, elle rafle la médaille d'or à sa toute première vraie participation. Elle a tant aimé cette expérience, qu'elle rejoint les rangs du club de compétition à Oran, et commence un entraînement très sérieux, si bien qu'après, non seulement elle participe à plusieurs championnats africains, arabes, méditerranéens, mondiaux… et même aux jeux Olympiques de Sydney et d'Athènes. Selon la Fédération algérienne d'escrime, il faut un mélange efficace de patience, de détermination, de discipline et de compétitivité pour être un excellent escrimeur. Toujours selon la FAE, pratiquer l'escrime se comparerait à jouer aux échecs tout en courant un 100 mètres. C'est peu dire. Il est cependant certain que notre jeune athlète de 14 ans, qui s'impose au fleuret, maîtrise assez bien toutes ses qualités. Ses nombreux succès en témoignent. Quelque vingt médailles plus tard, elle persévère en s'entraînant sérieusement plusieurs fois par semaine, toujours soucieuse d'atteindre le meilleur d'elle-même. La championne algérienne a enchanté l'assistance avec son style très particulier. L'équipe algérienne d'escrime dames s'est toujours distinguée grâce au talent de la redoutable Zahra Gamir, médaillée de bronze aux jeux Méditerranéens de Tunis à l'épreuve de l'épée. La championne algérienne a enchanté l'assistance avec son style très particulier digne d'une grande escrimeuse, elle s'est distinguée dans une compétition très relevée face aux Cubaines (à La Havane), dont la championne du monde en titre de l'épée Ortis. Gamir Zahra (1,70m, 55 kg) s'est classée première au classement général tandis que la championne cubaine s'est contentée d'une troisième place. Zahra Gamir a pour passion l'épée, mais pour se faire plaisir, elle n'hésite pas croiser le fer avec les épéistes et fleurettistes pour gagner une forme au top. Ce n'est pas toujours évident d'allier vie de famille, boulot et sport de compétition car il faut un entraînement continu et assidu pour prétendre exercer le sport à un haut niveau et prétendre à des résultats. Parfois, il lui arrive de se demander, quand viennent la fatigue et le découragement, pourquoi elle consent tous ces sacrifices. Mais elle trouve elle même les réponses car elle aime ce qu'elle fait et dans une autre mesure, elle s'accroche aussi parce que des personnes qui se trouvent à l'autre bout du monde, ne la connaissant que de nom, la suivent et l'encouragent dans ce quelle fait. C'est une raison supplémentaire de persévérer. Elle se souvient pendant ses cours de maître d'armes que son professeur lui a dispensé une séance sur la motivation : intrinsèque et extrinsèque, c'est-à-dire celle qu'on va puiser dans ses propres ressources et celle qui provient de l'extérieur, de l'entourage par exemple. Elle pense que cette dernière est aussi importante que la première car elle a vu des athlètes à bout de souffle qui ont quand même su redresser la tête et gagner, car derrière, il y avait des gens pour les encourager, les stimuler. Zahra a toujours honoré ses engagements en tant qu'athlète de qualité, même avec un nombre limité d'escrimeurs de talent. On est passé d'un seul escrimeur à Moscou (1980), de deux à Atlanta (1996) et à Sydney (2000) jusqu'à 7 à Athènes (2004). Ce nombre et plus élevé que celui de l'Espagne (1), par exemple. Ceci démontre l'exploit de l'escrime algérienne. Dans cette discipline, tout repose sur le tirage au sort. S'il s'avère favorable, les athlètes peuvent prétendre à des résultats probants. Nos espoirs ont toujours reposé sur Zahra Gamir, qui a obtenu le bronze aux Jeux méditerranéens en Tunisie et Wassila Saïd Guerni, laquelle a rempli également sa mission convenablement. En revanche, la participation algérienne au tournoi d'escrime a été décevante face aux Egyptiens qui ont dominé cette compétition. Les Algériens n'ont pas réussi à s'imposer, à l'instar de Zahra Gamir, éliminée lors de la première journée, en dépit de ses anciennes belles performances Y. B.