Du jamais, vu à Constantine. Elle qui a été la ville surnommée la «mère du pauvre» durant les années 60, 70 et 80. De mémoire de Constantinois, la flambée des prix qui a touché particulièrement les légumes et les fruits est exceptionnelle. A Souk Al Asr, le marché de tout le monde, la pomme de terre est cédée entre 60 et 70 DA. Dans le même marché et sur les autres étals, des bananes sont vendues à raison de 65DA le kilo. C'est paradoxal! Au marché informel de Daksi, le concombre est à 30DA le kilo. Qui dit mieux? Sur les hauteurs de la ville, à Sidi Mabrouk supérieur, par exemple, certains légumes et fruits sont tout simplement affichés à deux zéro! La laitue est cédée à 70DA, le melon est intouchable à 50DA le kilo, ça brûle! Maigre compensation tout de même, la pastèque est abondante et son prix varie entre 20 et 25DA le kilo. Concernant les fruits, on dit que pour cette année, les récoltes sont médiocres. Sur le marché l'on apprend que le raisin est exporté, mais en petites quantités. Malgré une qualité qui laisse à désirer, son prix a atteint 70 et parfois 80DA le kilo. Du côté des viandes et du poisson, c'est pareil. Le poulet s'envole, se vendant entre 180 et 200DA le kilo, et les sardines vendues dans des conditions lamentables sont cédées pour 80DA le kilo. Ça chauffe partout et les petites bourses sont de plus en plus malmenées. Entre les redevances de Sonelgaz et le loyer, un cadre moyen qui touche 20.000DA par mois est obligé de se serrer la ceinture. Avec tous les sacrifices et les privations, il n'est pas évident qu'il réussisse à joindre les deux bouts...La rentrée scolaire et le Ramadhan approchent! Et on se demande où vont les choses? A ce rythme, beaucoup de bouches vont être privées de nourriture!