Surchauffe sur les produits de première nécessité. La semoule, l'huile, les pâtes, le lait en poudre et toute une kyrielle de produits ont pris l'ascenseur sans crier gare! Les augmentations, qui semblent décidées en catimini, ont surpris bien des citoyens. Les prix ont bel et bien grimpé et les citoyens ont été mis, malgré eux, devant le fait accompli. Rencontré à Tizi Ouzou dans un magasin d'alimentation générale, un citoyen qui se présente comme étant un père de famille nombreuse avec, précise-t-il, «un minable salaire», devait affirmer: «Je suis le seul à travailler, j'ai cinq enfants, tous en bas âge, le plus âgé n'a que treize ans et je dois faire des acrobaties pour arriver à boucler les fins de mois. Avec ces augmentations, je n'en peux plus.» Le commerçant se mêle à la conversation et affirme: «Nous ne sommes que des intermédiaires entre les grossistes et les clients. Nous comprenons les difficultés des familles, mais vous savez, on ne peut rien faire. Cela est déprimant car, quand les prix augmentent, c'est le pouvoir d'achat qui diminue, et avec cela les affaires qui piétinent.» Les prix affichés par ce commerçant sont nettement moins élevés qu'ailleurs, mais ils sont, toutefois, «alignés» sur la nouvelle mercuriale. La semoule est ainsi affichée à 900DA le quintal alors que chez d'autres commerçants, elle est cédée à 1000DA, voire plus. L'huile a atteint les 500DA, alors que notre commerçant l'affiche à 470DA, les 5 litres. Le lait en poudre Lahda est vendu entre 180 et 190DA le paquet de 500 grammes. Le sucre a connu une petite augmentation d'environ 1,50DA le kg, alors que les pâtes alimentaires ont pris le large avec une augmentation d'environ 4DA par kg. Des commerçants essaient d'expliquer que, dans le cas de la semoule, cet état de fait est lié aux augmentations de blé sur le marché mondial. Il en est de même pour le lait en poudre, mais on ne comprend pas le cas de l'huile et du sucre, par exemple. Certes, quand le lait augmente, les produits dérivés suivent, c'est ainsi que le yaourt est augmenté de 2DA l'unité. Les clients se plaignent mais personne ne fait rien. Pour tous, il suffit que les journaux en parlent et le gouvernement se doit de réagir. Les commerçants aussi disent que ces augmentations n'arrangent pas les affaires car, selon eux, «quand les produits sont chers, les gens ont tendance à acheter moins». Ces augmentations, qui semblent décidées en catimini, sans que personne n'en soit informé, les citoyens en perdent leur latin. En sus des augmentations des produits de première nécessité, les citoyens font face aux hausses, désormais cycliques, des prix des fruits et légumes. Les marchés de Kabylie connaissent une augmentation sur le prix de la pomme de terre qui est cédée, suivant les marchés, de 55DA à 60DA, la tomate est affichée à 50DA, le haricot vert à 50DA, la carotte à 20DA, l'oignon entre 20 et 25DA, l'aubergine à 25DA et le piment à 60DA. Dans les marchés de l'intérieur de la wilaya, non seulement les prix sont revus à la hausse, mais la qualité et la fraîcheur laissent à désirer. Dans ce tournis d'augmentations, les gens ne savent plus où donner de la tête et ont peur que la baguette de pain et le sachet de lait n'augmentent à leur tour. Selon quelques commerçants, «cela nous pend au nez!»