Le siège de l'agence datant de l'ère coloniale ne répond plus aux normes. Les assurés sociaux relevant de l'agence Cnas de Téleghma, wilaya de Mila, nous ont fait part de leur indignation et de leur mécontentement vis-à-vis du personnel exerçant au sein de cette structure. Ce personnel, d'après les protestataires, pratique la politique des deux poids deux mesures quant aux remboursements des frais médicaux. Pour se faire rembourser, les assurés sont contraints de se lever tôt et de se présenter devant le siège de la Cnas à partir de 6h, et même avant. Pendant l'hiver, les gens commencent à former une chaîne en pleine obscurité, sous un froid terrible. Les assurés ont souffert le martyre. Dès l'ouverture des guichets, le personnel de l'agence commence en premier lieu à traiter les dossiers de leurs proches et de leurs amis dont les dossiers sont ramenés en catamini par les agents Cnas. Les pauvres gens, quant à eux, remettent les dossiers aux guichetiers et sont contraints de revenir une autre fois pour encaisser leur argent. La durée du remboursement d'un dossier peut aller d'une semaine à 15 jours. Au niveau de la salle d'attente, les assurés dont la majorité sont de vieilles et des retraités sont livrés à eux-mêmes. Par ailleurs, les contestataires nous informent que le médecin chargé du contrôle médical au sein de cette structure impose son diktat aux pauvres gens. Ce médecin traite les dossiers de ses connaissances et de ses amis en priorité. L'autre catégorie de gens est contrainte d'attendre des semaines pour subir le contrôle en question et la majorité des dossiers feront l'objet d'un rejet. «Pourquoi cette hogra et ce mépris ?», nous a lancé un assureur rencontré sur les lieux. Un autre vieillard nous a informé que les assurés subissent les affres d'un terrorisme administratif jamais vécu. «Où est passée l'administration pour sanctionner ce genre de pratique?», nous a lancé un autre jeune. En outre, les assurés accusent le directeur de l'agence qui, selon eux, affiche un silence total, ne bouge pas le petit doigt et laisse le personnel agir comme il veut. Cette situation est devenue insupportable. Il est à signaler en outre que le siège de la Cnas de Teleghma datant de l'ère coloniale ne répond plus aux normes d'une administration moderne. Le siège est situé loin du centre urbain, les locaux sont vétustes, le matériel est dans un état de dégradation avancé, les lieux sont exigus. Devant cet état de fait, les assurés sociaux lancent un appel aux pouvoirs publics pour intervenir et faire toute la lumière sur ce qui se passe à l'agence de Teleghma ; ils demandent à ce que des sanctions soient prises à l'encontre de ceux qui se jouent des biens du citoyen. Il est temps de réagir.