Le Snapo refuse de résoudre le problème au détriment du malade et accuse la Cnas de la région centre. Le Syndicat national algérien des pharmaciens d'officine (Snapo) a accusé hier les responsables des centres de paiement de la Caisse nationale d'assurances sociales (Cnas) au niveau d'Alger d'être derrière le retard de payement des pharmaciens conventionnés. «Nous avons constaté que même lorsqu'ils sont interpellés par leur direction générale sur la situation des paiements et litiges, ils ont toujours tendance à communiquer de fausses situations positives alors que sur le terrain les pharmaciens étaient victimes de retard de payement très importants et pénalisants», a déclaré hier le président du Snapo, M.Messaoud Belambri, lors d'une conférence de presse animée au siège du syndicat. Le syndicat ajoute à cela l'amalgame fait entre le contrôle du personnel employé au niveau des officines et le blocage des paiements du tiers payant par rapport à ces contrôles. Des redressements, fait savoir le syndicat, ont été arbitrairement effectués sur les salaires du personnel employé au niveau des officines. Le Snapo confirme avoir signalé ces cas à plusieurs reprises à la direction générale de la Cnas, en remarquant par contre que sur le terrain, l'agence de la wilaya d'Alger ne faisait rien. «Ça tournait carrément à la provocation et on bloquait ainsi le paiement de sommes très importantes dues aux pharmaciens dans le cadre du tiers payant», explique le syndicat ajoutant : «C'est carrément un dépassement de prérogatives de la part de certains fonctionnaires de la Cnas». Malgré cela, le président du Snapo a estimé que la dernière décision des pharmaciens conventionnés pénalisera en premier lieu les assurés. Les pharmaciens conventionnés ont décidé, faut-il le rappeler, d'arrêter l'application du dispositif de tiers payant en raison du retard de payement accusé par la Cnas. Plus de 500 officines exerçant dans l'Algérois ont décidé également de s'organiser en collectif de pharmaciens conventionnés pour défendre leurs droits. «Dommage que cette grogne soit détournée à des fins qui peuvent prendre en otage le malade», a déclaré M.Belambri. Pour ce dernier, il y a un cadre de travail que les pharmaciens doivent respecter, tout en rassurant que les portes du dialogue sont ouvertes. Il a appelé, par ailleurs, les pharmaciens à assumer leurs responsabilités vis-à-vis de leur engagement au processus du tiers payant. M.Belambri reconnaîtra par la suite que dans le cas précis d'Alger, il y a un déficit de communication de tous les côtés, aussi bien du côté de la corporation des pharmaciens qu'au niveau de la Cnas. Le Snapo confirme n'avoir jamais menacé les pharmaciens en leur conseillant toutefois de «ne pas tomber dans l'erreur pour qu'ils ne soient victimes ni de désinformation ni de manipulation». Afin de remédier à ce problème, le syndicat pense qu'il est nécessaire d'instaurer de manière urgente des mesures qui garantissent aux pharmaciens conventionnés un paiement ne dépassant pas le délai d'un mois. Le syndicat propose dans ce cas des solutions définitives et efficaces telles que «les avances». M.Belambri a fait savoir que son syndicat a adressé une correspondance à la Cnas dans laquelle il sollicite son intervention pour trouver une issue au problème des retards de paiement. Les représentants se réjouissent néanmoins que leurs revendications sur les nouvelles mesures concernant le tiers payant soient mises en application. Il s'agit, selon M.Belambri de la domiciliation, de l'installation de commissions mixtes et du traitement des dossiers à partir de supports magnétiques. Ces mesures sont mises en application de manière graduelle depuis le mois de décembre 2005 dans plusieurs wilayas du pays. Mais là aussi, le problème persiste au niveau d'Alger où la procédure de domiciliation n'est pas encore concrétisée. «Nous nous interrogeons sur les raisons qui poussent les centres de paiement d'Alger de bloquer ce projet», a souligné M.Belambri. Il est à signaler par ailleurs qu'un conflit oppose les pharmaciens et le Snapo par rapport au cahier des charges accompagnant la nouvelle convention du tiers payant. Ce dernier a été proposé par la Caisse nationale des assurances sociales et a provoqué des remous au sein de la corporation des pharmaciens. Les pharmaciens ont contesté certaines dispositions acceptées et annoncées par le Snapo en décembre dernier. Ainsi, le Snapo précise que le cahier des charges n'a jamais été soumis à l'appréciation du syndicat par la Cnas. Pour se disculper de toute accusation des pharmaciens, le Snapo précise en outre qu'il n'a pas négocié les mesures de restriction présentées par la Cnas.