A l'exception des gerbes de fleurs déposées tôt le matin du samedi, la ville d'Oran ne donnait guère l'image d'une ville qui s'apprête à abriter le festival du raï. Une fois de plus, le coup d'envoi de la 17e édition du Festival du raï, n'a totalement pas répondu aux objectifs tracés. La manifestation, qui se veut un trait d'union, un carrefour de rencontres de professionnels et d'amateurs de la chanson raï, sombre, comme à l'accoutumée, dans d'incessants déboires. En effet, au premier jour du festival, le programme affiché a été revu de bout en bout. Les sempiternelles questions liées à la ponctualité, la présentation, l'animation et surtout le défilé, ont été banalisées. A l'exception des gerbes de fleurs déposées tôt le matin du samedi, la ville d'Oran ne donnait guère l'image d'une ville qui s'apprête à abriter la 2e édition d'une manifestation institutionnalisée par le département de Khalida Toumi. Malgré la forte présence du public, le Théâtre de verdure ne donnait nullement l'impression d'abriter la première soirée du Festival du raï. Il a fallu attendre la montée sur scène de cheb Yazid pour que ce dernier mette de l'ambiance, sinon ni l'animateur Farid le rockeur, ni cheb Arras, ni même la sulfureuse chaba Sophie, n'ont convaincu les Oranais, venus en force. Un début tristounet sous un décor sombre. Les chanteurs, qui se sont relayés, n'ont pas fait preuve d'innovation. Alors qu'il n'y a pas longtemps, Fella Ababsa, venue de si loin, a, certes, repris son ancien répertoire, mais, en revanche, a présenté son nouvel album. Idem pour le chanteur irakien Kadhem Essaher qui, lors de la soirée entrant dans le cadre du récent 1er Festival du cinéma arabe, présenté plusieurs créations. Seulement, cette fois-ci, les organisateurs ont réussi à franchir le pas celui de réhabiliter la musique raï. Avec la concurrence de l'association SDH (Santé Sidi El Houari), le coup d'envoi n'a pas été atavique ni moins amorphe en matière d'éducation. «La lutte contre le sida». «Oran stoppe le sida». La 17e édition du Festival du raï est placée sous ce slogan. Quelque 20.000 autocollants y ont été distribués. Une campagne de sensibilisation sous une tente, mais qui sillonne aussi le Théâtre de verdure. Ce fut en pleine scène, que cheba Sophie a été invitée par un des membres du SDH, à porter un corsage à l'effigie de la lutte contre le sida et ce, en guise de coup d'envoi de cette campagne. Auparavant, les organisateurs de la manifestation n'ont pas mâché leurs mots en déclarant que, désormais, le Festival du raï réunira autour d'une même table tous les sujets sociaux, culturels, scientifiques et historiques. En ce sens, malgré la vision portée à travers le Festival, le ton est, dorénavant, donné aux hommages. Dans ce cadre, la troisième soirée sera consacrée exclusivement au défunt Athmane Bali. A l'heure qu'il est, malgré la clôture du 1er Festival du cinéma arabe faite par Khaled, l'on parle avec insistance de chaba Zahwania pour clore la 17e édition du Festival du raï.