Leur ambition est de renforcer leurs relations bilatérales dans les domaines politique et économique. Comme il fallait s'y attendre, après le volet économique, les questions de géopolitique ont repris le dessus. Et c'est sur ce plan là, que le président iranien était le plus attendu. Dans la conférence de presse qu'il a tenue, il a tout d'abord rappelé «les liens historiques unissant deux pays ayant les mêmes valeurs culturelles et civilisationnelles, et qui s'opposent à l'injustice où elle se trouve», tout en soulignant que sa visite en Algérie, vise à promouvoir ces relations à tous les niveaux. Le terrorisme international qui a été qualifié de négatif, puise, selon lui, ses racines dans certains Etats et groupuscules par le dévoiement de leurs valeurs humaines et spirituelles. «Certaines puissances mondiales qui veulent imposer leur volonté et leur hégémonie au monde pour piller les ressources de ce pays et protéger leurs intérêts, contribuent à l'exaspération du terrorisme». Suivez mon regard, semble dire le président iranien. La référence aux Américains en Irak ainsi qu'aux Israéliens en Palestine n'est pas seulement allusive. Il accuse: «Les forces d'occupation en Irak, le gouvernement qui occupe El Qods qui assassinent les enfants, les femmes et les vieillards». Abordant le dossier du nucléaire, M.Mahmoud Ahmadinejad a indiqué que son pays était en conformité avec le droit et la légalité internationaux. Cette source d'énergie n'étant produite qu'à des fins pacifiques, il dénonce les pays qui se sont mobilisés pour mettre l'Iran au banc des accusés. Faisant preuve de détermination, il souligne que «le peuple iranien ne se laissera pas faire et poursuivra ses efforts pour l'acquisition de l'énergie nucléaire à des fins pacifiques». Le bras de fer avec les Etats-Unis continue. Les accords de coopération économique conclus entre Alger et Téhéran ne doivent masquer en rien la zone de turbulences dans laquelle se trouve l'Iran, Considéré comme la menace directe à l'existence de l'Etat hébreu par les Américains. Hormis Israël, les Etats-Unis ne tolèreront aucune puissance nucléaire dans la région. Dans l'oeil du cyclone, la République islamique d'Iran est dans le collimateur de l'administration Bush. Le Proche-Orient qui est plongé dans des conflits armés, a montré la présence avérée de Téhéran. On y voit partout la main des mollahs. Au Liban, en Irak, en Syrie...Les pays occidentaux et à leur tête les Etats-Unis, ont un oeil sur la face émergée de la visite d'Ahmadinejad à Alger. De toutes les façons, ils ont eu leur part du gâteau mais ils ne comptent pas lâcher le morceau. L'autre oeil est fixé sur l'offensive iranienne sur la scène diplomatique. Le dossier du nucléaire iranien en est le noeud gordien. De son avenir dépendra l'avenir de la République des mollahs. Chaque chose en son temps. Les ennemis d'Ahmadinejad ne sont pas pressés. Le sort réservé est édifiant. Il est évident que le président est en quête de soutiens et de médiateurs. Dans cette perspective, le chef de l'Etat iranien a rendu hommage à l'Algérie. «Une position de soutien» qui reste «constante», pour son pays à propos du nucléaire, a-t-il souligné. Une éventuelle coopération entre les deux pays, dans le domaine du nucléaire? La question a été soigneusement évitée. La démarche d'une création d'une «Opep du gaz» a été qualifiée de «mouvement» par Ahmadinejad. L'Algérie et l'Iran peuvent en constituer le moteur. «Les pays musulmans ont de grandes capacités pour se transformer en grande puissance économique. Nous croyons que l'Iran et l'Algérie doivent travailler la main dans la main et peuvent poser la première pierre de ce mouvement, à commencer par les opérateurs économiques», a-t-il répondu, à ce sujet. En ce qui concerne le Sahara occidental, Mahmoud Ahmadinejad a souligné que la position de son pays n'a pas varié, l'Iran «n'est pas revenu sur la reconnaissance de la Rasd ni n'a modifié sa position à l'égard de ce conflit». Par ailleurs, le président iranien, qui a rassuré sur les relations qu'entretient son pays avec les Emirats arabes unis, a dévoilé le volume des échanges commerciaux entre les deux pays. 11 milliards de dollars an. «Je souhaite que ce même niveau soit atteint par l'Algérie et l'Iran.» Pour l'instant, l'on est loin, très loin du compte.