La libération des prix ne justifie pas l'«anarchie» des prix qui affaiblit davantage le pouvoir d'achat du citoyen. Le prix de la farine ne connaîtra pas d'augmentation, assure le ministère de l'Agriculture et du Développement rural. Le prix de cession du blé tendre destiné à la production de la farine, n'augmentera pas malgré l'envolée des prix des céréales sur le marché mondial. L'Office algérien interprofessionnel des céréales (Oaic) précise que le prix de cette céréale est maintenu à 1285DA le quintal. L'Office assure que les minotiers continueront à être régulièrement approvisionnés à concurrence des quantités fixées au titre de la régulation. Les prix du blé sur le marché international s'inscrivaient à la hausse ces dernières semaines, soutenus par les craintes sur les perspectives de récolte qui sont déjà en repli dans l'hémisphère Nord, d'où la forte demande des pays importateurs. Le département de Saïd Barkat rassure, en fait, selon la conjoncture, le consommateur sur le maintien ou encore la baisse des prix des produits alimentaires. Or, la réalité du terrain est tout autre, puisque le département de M.Barkat n'a aucune influence sur la fluctuation des prix du blé dans le monde. Aussi, les prix des produits de base subissent-ils une hausse inexplicable. Le pire est à craindre avec, notamment, le mois sacré du Ramadan qui s'annonce. En effet, les prix de la semoule connaissent une montée en flèche. Le sac de semoule de 25 kilos est cédé à 950 dinars alors qu'auparavant, son prix ne dépassait pas les 850 dinars. Pour l'heure, aucune incidence n'est relevée sur le prix du pain, subventionné par l'Etat. Le lait aussi. Cependant, on n'est jamais à l'abri des augmentations. Les citoyens appréhendent une hausse sur ces deux produits sous la pression des opérateurs exerçant dans ces filières. D'ailleurs, des rumeurs commencent déjà à circuler sur l'éventuelle hausse des prix du lait. Les prix des produits laitiers, de l'huile et du sucre ont sensiblement augmenté ces dernières semaines. A titre d'exemple, le bidon de 5 litres d'huile de table a atteint 520DA. Aussi, la pomme de terre se fait désirer. Son prix n'est pas descendu sous la barre des 55 dinars le kilogramme. La nouvelle production a été effectivement mise sur le marché, mais malheureusement sans effet sur les prix qui n'ont pas connu d'infléchissement notable. Le gouvernement parle de l'importation de 400.000 tonnes de ce produit pour satisfaire la demande. Or, il ne suffit pas d'importer par grandes quantités pour assurer une baisse des prix. Le plus important est de réguler le marché. En l'absence de mécanismes de régulation, les commerçants trouvent le champ libre pour gonfler les prix à leur guise. Sinon, comment expliquer qu'une petite bouteille d'eau minérale (50cl) est vendue à 20DA pour la simple raison qu'elle a été conservée au frigo? Certes, la libération des prix ne justifie pas l'«anarchie» des prix qui affaiblit encore plus le pouvoir d'achat du citoyen. Une régulation adéquate, susceptible de garantir une stabilité des prix du marché, incombe essentiellement aux départements de l'agriculture et du commerce, appelés à accorder leurs violons. En attendant, l'Algérien ne s'accroche, maintenant, qu'au minimum.