La course à l'investissement dans les pays du Maghreb s'intensifie. La concurrence s'avère rude entre Emiratis et Européens. Qui propose mieux? Les pays du Maghreb recèlent un marché potentiel de plus de 80 millions de consommateurs. Outre les Européens, ils sont conquis, ces dernières années, par les groupes financiers des Emirats arabes unis. Accès à la Méditerranée, proximité de l'Europe, main-d'oeuvre qualifiée, bon marché et stabilité politique sont notamment cités pour expliquer l'engouement des Emiratis pour le Maghreb. De Casablanca à Tunis, en passant par Alger, les projets quasi pharaoniques dans différents domaines se multiplient. Le Maghreb se trouve donc dans la ligne de mire des Emiratis qui y multiplient leurs opérations d'investissement. Près de 30% des 5397 millions d'euros placés au Maroc et 80% des 3869 millions d'euros pour la Tunisie proviennent des Emirats arabes unis. Ils sont ainsi devenus les premiers investisseurs étrangers, dans la région, en valeur. «Nous souhaitons consolider notre présence en Afrique du Nord dans le cadre d'une stratégie de développement au profit de la région», affirme Mohamed Al-Gargaoui, ministre d'Etat émirati et patron du puissant Dubaï Holding. Ce dirigeant présentait à la presse les projets de son groupe en marge de la visite, en Tunisie, les 6 et 7 août, de Cheikh Mohamed Ben Rached Al-Maktoum, vice-président des Emirats arabes unis et gouverneur de l'émirat de Dubaï. Présents dans le tourisme et l'infrastructure au Maroc -où le groupe immobilier de Dubaï Emaar est engagé sur une dizaine de projets-, les Emirats comptent désormais être en pointe de l'investissement direct en Tunisie, en Algérie, voire en Mauritanie, selon M.Al-Gargaoui. En Algérie, les Emiratis viennent en force sur le marché avec des projets d'investissement de 28 milliards de dollars sur plusieurs années. Ces projets concernent la gestion portuaire, l'agriculture, le tourisme, l'industrie et l'urbanisme. L'investissement des Emiratis est évalué à plus de 10 milliards de dollars. Plus de 5 milliards de dollars sont engagés dans le complexe d'aluminium d'une capacité de 700.000 tonnes/an, projeté à Beni Saf à l'ouest de l'Algérie. Les futurs investissements prévus par les Emiratis en Algérie sont estimés à pas moins de 25 milliards de dollars. Parmi les investisseurs potentiels émiratis en Algérie, on trouve le groupe Emaar de Mohamed Alabbar, qui vient en tête avec un investissement global estimé à 20 milliards de dollars, répartis entre cinq grands projets importants. Dubaï Port World (DPW) est notamment candidat à la gestion des trois ports dont celui d'Alger et Annaba dans l'est de l'Algérie En Tunisie, Dubaï Holding vient d'engager 14 milliards de dollars dans un complexe immobilier autour d'un lac au sud de Tunis. Par ailleurs, 50 milliards de dirhams (environ 5 milliards de dollars), est le volume des investissements effectifs émiratis au Maroc à fin 2006, soit le plus important montant injecté par un pays arabe dans le Royaume chérifien. Une manne qui, à terme, permettra la création de 30.000 emplois. Les Européens commencent vraiment à s'inquiéter devant l'arrivée de cette «déferlante» venue du Golfe et qui représente une véritable manne pour cette région. Que le meilleur gagne!