En ces temps où tout est question de profit, se donner à fond pour l'art et la culture est un défi à relever. Depuis sa création en vertu de la loi 31/90 du 4 décembre 1990 régissant les associations, le comité des fêtes de la wilaya de Béjaïa ne cesse de faire parler de lui en matière, notamment, d'animation qu'il assure au quotidien dans les quatre coins de la wilaya. Dirigée par un ancien journaliste et figure connue dans le milieu culturel de la capitale des Hammadites, cette nouvelle structure a, contrairement à ses précédentes, évité de créer toute animosité autour d'elle. Elle fait l'unanimité tout simplement, et c'est pour cela que les choses marchent merveilleusement. A peine créé, le comité s'est mis en branle pour donner un tout autre visage à un secteur moribond, par une animation qui, non seulement profite aux estivants, mais reste aussi une occasion pour les jeunes talents de se produire devant un public pour faire valoir leur talents. En un mot, le comité fait sortir la ville de sa morosité M.Mohamed Blidi, le président de ce comité nous a fait part, récemment, de toute l'évolution qui entoure le comité qu'il dirige depuis à peine quatre mois. C'est en véritable homme ambitieux qui a détaillé son programme et les apports dont il a bénéficiés pour assurer sa mission. D'emblée, c'est l'aide apportée par la wilaya et l'APW qui s'élève à 1 milliard de centimes. Cela est-il suffisant pour fonctionner? Non! Rétorque M.Blidi, qui fait part de sa volonté de se rapprocher des sponsors pour une contribution à même de garantir la pérennité à un comité pas comme les autres. Oui, une pérennité car le dirigeant et les hommes qui l'entourent n'inscrivent pas leur action dans les conjonctures. Le comité est parti pour durer, et pour cela il faut des moyens conséquents. En attendant, le comité ne croise pas les bras. Depuis le 20 juillet, il assure des spectacles gratuits. Des artistes locaux avides de ce genre de manifestation se donnent à coeur joie pour divertir une ville gagnée, depuis quelques années, par une morosité. L'esplanade de la Maison de la culture et la place du 1er-Novembre (ex-Gueydon), deux places publiques qui ne désemplissent pas à la faveur des concerts qui s'y tiennent. Cette oeuvre du comité des fêtes de la wilaya agrémente les soirée faisant des heureux parmi les gens et familles à revenus modestes, et c'est là toute la noblesse de l'action de ce comité que tout un chacun salue. Plus que ça, le comité va jusqu'à se déplacer chez les gens des régions rurales en leur proposant des soirées cinématographiques. En collaboration avec Ciné+ de la commune de Timezrit, une caravane composée de cinébus sillonne les communes de la wilaya leur apportant l'image et le son. L'animation à la demande, c'est le concept que propose le comité des fêtes aux communes pour animer leurs soirées estivales. Dans ce sens, il suffit que les autorités locales émettent le voeu que des troupes artistiques se déplacent sur les lieux pour donner des spectacles. Béjaïa sort de son marasme. Pourvu que cela dure. On est tenté de le croire, eu égard à l'ambition qui anime les animateurs du comité des fêtes de la wilaya. Leur connaissance du terrain et l'amour qu'ils portent à la culture dans toutes ses facettes, sont autant d'indicateurs qui augurent une ère nouvelle pour Béjaïa. Face à eux, les fossoyeurs de la culture n'ont qu'à se tenir tranquilles. Fini l'argent sur le dos de la culture, encore moins des programmes vides, la loi du travail primera désormais sur le bricolage. Le citoyen, lui, n'attend que cela. Le Ramadhan approche à grands pas, et à ce titre, il est inutile de rappeler tout ce que pourra apporter ce comité dans l'animation des soirées ramadhanesques. Bon courage à toute l'équipe car elle en a vraiment besoin. En ces temps où tout est question de profit, se donner à fond pour l'art et la culture, c'est aimer la chose. Bonne initiative du comité, souhaitons-lui tout simplement longue vie.