Un gouffre de 4,9 milliards a été relevé uniquement pour la période de 1997 à 2000. C'est ce qu'a indiqué le ministre de l'Intérieur dans une réponse à une question orale du député Kasbadji Mohamed Kamel. En fait, la question du député portait sur le changement de statut du Comité des fêtes de la wilaya d'Alger et sur l'enveloppe financière de 500 millions de dinars allouée à ce comité. Dans sa réponse, le ministre s'est étalé par des révélations sur «la confusion qui caractérise les comptes de ce comité» et a remonté jusqu'à l'époque du Gouvernorat d'Alger. Les milliards relevés par le ministre (4,9) ont donné lieu à plusieurs invitations adressées aux responsables de ce comité en vue d'examiner la situation «sans que les concernés se manifestent». Cet état de fait a amené la wilaya à se saisir du dossier et à le confier à un bureau privé aux fins d'audit. «Cet audit n'a pas été mené à terme en raison de l'opposition des responsables du comité à s'y soumettre.» En attendant l'assainissement de cette situation, tous les transferts de fonds au profit de ce comité ont été gelés et c'est également pour cette raison que le Comité des fêtes n'a pas bénéficié de subventions, «pour éviter que ce dernier ne se livre, d'une manière irrégulière, à la répartition de cette somme entre les différentes associations» (50 millions de dinars englobant l'ensemble des associations). Zerhouni a précisé que le Comité des fêtes de la wilaya d'Alger est une association culturelle. Ce qui signifie que le lien entre cette association et la wilaya relève des dispositions des textes législatifs et réglementaires relatifs aux associations, à l'instar de celles qui activent à travers le territoire de la wilaya. Mais au vu du fonctionnement de cette association, elle s'apparente presque à une Epic. Son budget de fonctionnement, les subventions qui lui sont allouées, les structures qu'elle gère et le nombre de fonctionnaires qu'elle emploie sont les caractéristiques d'une Epic à laquelle, peut-être, manquaient les statuts. En effet, le Comité des fêtes dispose de biens appartenant à la wilaya, dont 49 médiathèques, un conservatoire de musique, une bibliothèque et d'autres salles dont l'exploitation «lui procure des recettes importantes outre l'existence dans son compte de 80 millions de dinars». Selon le ministre, la wilaya d'Alger n'a pas l'intention de transformer cette association en Epic. Loin s'en faut, puisque Arts et culture possède déjà ce statut et a récupéré le conservatoire ainsi que l'imprimerie qui étaient gérés par l'association. Quant aux fonctionnaires, le ministre a déclaré que les 117 employés des deux structures ont été transférés à l'Epic Arts et culture, le reste, précise-t-il, relève du Comité et non de la wilaya. Des témoignages recueillis auprès des travailleurs ont révélé que les 117 fonctionnaires transférés sont incontournables, alors que les autres ont été renvoyés avec une indemnité de 2.000 DA cha , out en leur signifiant «de ne plus parler du Comité des fêtes qui n'existe plus».