Les petites bourses s'inquiètent à la veille d'une grande rentrée. Les spots publicitaires télévisés vantant un produit soutiennent deux en un. La dure réalité algérienne va encore plus loin. C'est du 3 en 1. La rentrée scolaire, le mois sacré de Ramadhan et l'Aïd el Fitr. A ce triptyque, il faut ajouter les conséquences financières des vacances et fêtes familiales de l'été et celles d'une rentrée sociale pour le moins incertaine au vu de la flambée des prix qui a régné tout l'été sur tous les produits alimentaires, vestimentaires, cosmétiques et détergents ou autres comme les carburants dont la hausse se répercutera indéniablement sur les coûts du transport collectif, notamment. L'Union générale des commerçants et artisans algériens (Ugcaa) a pris la bonne initiative de réunir, hier, l'ensemble de ses adhérents des 48 wilayas du pays. A cet effet, l'Ugcaa, a exhorté les artisans, les prestataires de service et les commerçants, en particulier les marchands de fruits et légumes, les bouchers, les distributeurs de lait et les boulangers, à faire preuve de magnanimité et de solidarité envers le citoyen dont le pouvoir d'achat ne cesse de s'éroder au fil des mois, voire au fil des ans. Tout un chacun a pu constater une flambée des prix rampante, qui se répercute sournoisement sur les prix. Lors de cette rencontre, le secrétaire général de l'Ugcaa, Salah Souilah, a instruit les commerçants à faire preuve d'une «honnêteté sans faille» dans l'application des prix durant le mois sacré du Ramadhan en faisant preuve de «rahma». Le programme suggéré vise à «sensibiliser l'ensemble des grossistes et détaillants de la nécessité de maintenir les prix actuels des produits alimentaires de première nécessité pendant le Ramadhan.» Pour ce faire, l'Union dépêchera sur le terrain des contrôleurs dans les marchés de gros et de détail en vue de superviser les prix. Salah Souilah est même allé plus loin en déclarant que «l'Ugcaa tentera de convaincre les commerçants de céder 10% de leur marge au profit du consommateur.» Il les a exhortés à montrer plus de générosité vis-à-vis des restaurants de la rahma qui seront implantés un peu partout dans le pays. Par ailleurs, un appel a été lancé à l'ensemble des commissions locales de l'Union pour préparer un programme «Spécial Ramadhan» qui sera appliqué dans toutes les wilayas et communes du pays. Une campagne de sensibilisation sur la qualité des produits sera menée de pair en vue de préserver la santé des citoyens. Il a, par ailleurs, été demandé instamment aux pouvoirs publics de s'attaquer aux sources du marché informel qui mine la crédibilité des marchés de gros qui souffrent, outre de l'incommodité des lieux de travail, des intermédiaires de tous bords qui acquièrent les lots de marchandises rares sur le seuil des marchés avant même qu'ils ne pénètrent les lieux alors que d'autres, plus fortunés, achètent les récoltes «sur pied», échappant ainsi à la fiscalité sensée protéger l'honnête mandataire et le citoyen consommateur. Pour le programme «Spécial Ramadhan», les commerçants ont été conviés à participer à toutes les actions de bienfaisance et religieuses des mosquées et zaouias, comme il leur a été demandé de renforcer les moyens de transport pour faciliter les déplacements, surtout lors des soirées «ramadanesques».