Ecrasé par tout un mois de Ramadhan dont les dépenses ont atteint le paroxysme, le citoyen bouiri, en dépit de tout ce qu'il endure, s'est lancé durant ces derniers jours dans une autre aventure budgétivore. Deux autres événements, notamment la rentrée scolaire et la fête de l' Aïd El Fitr, qui pèsent lourdement sur les petites bourses. Toutefois, il nous a été donné de constater, récemment que les librairies sont prises d'assaut par les familles, ainsi que les magasins de vêtements. Cela peine à coller avec la réalité du terrain. La situation s'avère très complexe du fait que le citoyen, malgré son revenu dérisoire, doit satisfaire les besoins parfois de toute sa ribambelle d'enfants. Durant ces derniers jours, la ville de Bouira connaît une certaine ambiance. Dès les premières heures de la journée, les ruelles s'animent. « Je ne sais réellement pas par quoi commencer, est-ce j'achète les articles scolaires d'abord ou des vêtements pour mes enfants. Je dois tout faire à la fois, mais cela n'est pas de mon pouvoir financier », souligne un père de famille rencontré dans une librairie au centre-ville. Cette personne n'est pas la seule à vivre entre l'enclume et le marteau. Et encore la fameuse histoire des prix qui n'en finit toujours pas. Après la hausse des prix des fruits et légumes qui a réduit au silence les petites gens, voila un autre épisode de la cherté qui vient de commencer. L'Aïd et la rentrée scolaire sont deux rendez-vous que les gens craignent le plus. « Les articles scolaires sont trop chers, je ne peux pas me mettre à la place de celui qui n'a qu'un seul enfant. J'en ai trois et je dois leur acheter tout », ajoute une autre personne rencontrée au marché. Par ailleurs, le prix d'un cartable commence à partir de 300 DA jusqu'à 800 DA. En ajoutant l'ensemble des articles scolaires, cela donne le tournis. Un commerçant nous confirmé que le prix d'un trousseau pour un élève du primaire va de 500 DA jusqu'à 900 DA. Lors d'une virée à travers quelques librairies de la ville de Bouira, ainsi qu'au marché local où des vendeurs de fournitures scolaires se sont déjà installés, nous avons constaté à quel point est difficile d'avoir à sa charge toute une famille quand on est de la classe moyenne. Tous les pères que nous avons rencontrés, que ce soit au marché, où les prix sont plus au moins élevés, ou dans les librairies, ne voient la coupe qu'à moitié vide. Ramadhan, Aïd El Fitr et la rentrée scolaire, et d'ajouter à ces trois rendez-vous, notamment l'Aïd, le Ramadhan et la rentrée scolaire, le pouvoir d'achat qui s'érode, leur espoir en un lendemain meilleur ne fait que s'amenuiser.