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Une femme pour mon fils
MARIAGE EN KABYLIE
Publié dans L'Expression le 18 - 08 - 2007

Le logement et l'emploi sont deux conditions sine qua non pour espérer convoler en justes noces.
Le mariage en Kabylie est-il, de nos jours, ce qu'il était dans les temps anciens? Lila, Rachida, Hakima, des jeunes femmes en voie de convoler en justes noces et d'autres jeunes gens en parlent. En évoquant le passé, elles revivent, en somme, le mariage de leurs parents. Un mariage qui dure malgré le fait que la mère et le père ont, certes, réalisé une union arrangée. Cependant, cette union a duré et en comparant avec les mariages d'aujourd'hui, elles affirment que le mariage est toujours une loterie. Le principal sujet que ces jeunes abordent est le logement.
Ils s'aiment et se marient
Pour Lila, quand deux êtres se connaissent et qu'un fort sentiment naît entre eux, c'est généralement le bonheur assuré. Certes, des contraintes existent, il faut, par exemple, penser à un appartement, car les temps où le jeune couple vivait chez les parents sont dépassés. La femme surtout tient à son indépendance et cherche à mener sa vie comme elle l'entend, loin des récriminations des beaux-parents. Rencontrer un homme, s'en amouracher, c'est bien, mais il y a le reste, tout le reste. Les femmes, désormais, tiennent à travailler pour une certaine indépendance financière, avoir des enfants et les élever à leur manière en les entourant d'affection. Une affection qu'elles affirment ne pas avoir eue dans le foyer paternel. Lila ne sait plus quoi dire, elle affirme, cependant, que pour elle, «un mariage réussi commence par des sentiments entre les époux. Et aussi une certaine indépendance avec la belle-famille». Elle ajoute: «Ces ´´clauses´´ qui ne sont nullement écrites, encore moins dictées, sont pourtant dans la tête de chaque femme. Pour moi, et j'en suis heureuse, je vivrai seule avec mon époux qui travaille en Europe.»
Intervenant dans le débat, Rachida, quant à elle, dira: «L'essentiel est la compréhension avec mon époux. Ma belle-mère peut bien habiter avec nous et je m'en félicite, car mon mari travaille au Sud, et la présence dans la maison d'une personne mûre est relativement appréciée. Les relations familiales sont importantes certes, même si par la force des choses, je désire vivre seule avec mon époux.» Hakima, quant à elle, désire pouvoir rencontrer un jeune homme sérieux qui lui proposera de bâtir ensemble un foyer. Et toutes trois d'assurer: «le mariage d'aujourd'hui est tout de même meilleur, quand bien même il y aurait des tas de problèmes, certaines unions se dissolvent, d'ailleurs, avant même la consommation du mariage» Et éclatant de rire, elles ajoutent: «On dit, en été, ce sont les gâteaux, et en hiver c'est ´´bogato´´ l'avocat!» Le mariage est devenu une union basée sur des intérêts.
Le jeune homme cherchant surtout à s'unir avec une fille pouvant lui ramener quelques bénéfices, et la fille tente de se caser par n'importe quel moyen. même si, dans le passé, les jeunes gens sont unis sur décision de la famille, et les «mariés» ne se découvrent que lors de la nuit de noces, une chose est, cependant, remarquable, ce genre de couples dure plus longtemps, souvent, toute la vie. Les unions ne coûtent pas cher, on ne faisait pas dans la montre et on faisait les choses dans la simplicité. Généralement, les jeunes époux vivent sous le toit familial et beaucoup de désagréments sont ainsi évités.
Les gens d'avant étaient moins exigeants, les femmes ne demandaient pas de logement pour elles seules et savaient se contenter de peu. Aujourd'hui, il semble bien que le logement soit le grain de sable qui fait enrayer le processus pour beaucoup de jeunes gens.
Les couples qui s'unissent ou s'apprêtent à le faire ont un seul et unique souci: le logement. Aujourd'hui, chaque couple, ou presque, veut vivre seul, la pratique de la vie en communauté ne semble guère intéresser grand-monde. Mais trouver un logement en Algérie est, de nos jours, une véritable prouesse. L'Aadl était une loupiote qui brillait de loin, et les jeunes couples avaient espéré, mais voilà, il semble que le projet connaît des ratés. L'Opgi, quant à lui, n'est plus en mesure d'offrir des logements, son parc immobilier est pris depuis des lustres. Il y a ceux qui ont pu avoir un crédit Cnep, mais ils se comptent sur les doigts d'une main, et le crédit est cher.
Le logement, le premier des soucis
En sus, il faut commencer par avoir un emploi, et c'est là que le bât blesse. En somme, pour avoir un espoir de logement, il faut commencer par avoir un emploi, et un emploi qui peut permettre de faire quelques économies, et ensuite, seulement ensuite, espérer trouver un logement. Ahmed, un jeune rencontré à Tizi Ouzou, se confie: «Je ne pense pas pouvoir me marier. Oui, j'ai un travail, mais je ne gagne que 12.000DA par mois, et jamais je ne pourrai mettre de côté pour acheter un logement, un F3 coûte environ 300 millions de centimes à Tizi Ouzou, et se rabattre sur le loyer, c'est carrément impossible. En ville, les loyers vont de 15.000 à plus de 30.000DA, et avec mon salaire...»
Un fonctionnaire de l'éducation pense, quant à lui, que «les jeunes ne sont pas du tout aidés. Cela fera bientôt cinq ans que je travaille et je n'ai pu rien mettre de côté. Encore, fort heureusement, mes parents m'assurent le gîte». La plupart des jeunes gens abordés disent ne pas penser à fonder un foyer. Hamid, l'un des plus âgés du groupe et aussi le plus sage, affirme: «Se marier pour ramener une femme que les parents seront obligés de nourrir et aussi de loger! Non merci, je suis déjà un trop lourd fardeau pour eux.» Slimane semble plus à l'aise, il se présente: «Je suis émigré depuis quatre ans; j'ai pu avoir mes papiers et je travaille dans une petite entreprise dans le Nord. Si je suis revenu cette année, c'est évidemment pour revoir ma famille et aussi célébrer mon mariage avec ma fiancée Ghania. Je souhaite l'emmener avec moi plus tard. Ici, je n'ai ni travail ni appartement mais en France, j'ai mon appartement que je loue à 300 euros, un travail et aussi une voiture.» Tous les jeunes gens n'ont que cela à la bouche et c'est naturel: un emploi, un logement et, ensuite peut-être, convoler en justes noces. Pour l'heure et en l'absence de ces deux paramètres, personne ne veut évoquer le mariage. Avant, le logement ne posait pas de sérieux problèmes avec des jeunes qui habitaient chez les parents, ou encore s'ils arrivent à trouver un logement social, alors que l'Opgi pouvait encore répondre à la demande. Maintenant, les choses ont changé.
Avec tous ces programmes de construction, on a cru que la chose allait se décanter et devenir un peu moins rude, mais il semble que le logement est encore, et pour longtemps, un sujet des plus épineux. En conclusion, on laisse la parole à Ghania: «Fonder un foyer, c'est le rêve des jeunes gens, mais un emploi et un logement semblent un rêve irréalisable pour un travailleur moyen, et cela est, du moins pour ceux qui s'unissent malgré tout, un sac à problèmes. Des problèmes qui peuvent conduire souvent à la fin d'une histoire d'amour.» Nassima, son amie, intervient. «Si c'est pour se marier avec celui qui est incapable d'assumer ses responsabilités vis-à-vis de sa femme et de ses enfants, il vaut mieux rester célibataire!»


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