La prochaine récolte n'est prévue que pour le mois de novembre prochain. Les prix des produits de large consommation connaîtront-ils une baisse? Apparemment, l'affirmatif n'est pas de mise. Malgré les promesses faites par le gouvernement pour alléger les prix au consommateur, la situation ne semble pas être maîtrisée. Une simple virée dans les marchés et supérettes permet de le constater. Les prix restent au-dessus des normes saisonnières. Pour l'heure, le gouvernement opte pour le contrôle de la courbe des prix et la tendance du marché durant les prochaines semaines. Pour cela, un comité de veille ad hoc a été mis en place. Le comité proposera également des «correctifs éventuels qui doivent être pris par le gouvernement». Au cours des réunions du gouvernement, il a été établi que «la hausse des prix est due à des raisons exogènes qui échappent à tout contrôle mais aussi à des raisons endogènes qui ont été identifiées et sont progressivement prises en charge». La prochaine récolte de la pomme de terre n'est prévue que pour le mois de novembre prochain, ce qui fait que les prix resteraient élevés. Le gouvernement a procédé à l'importation de ce produit, mais seules 25.000 tonnes ont été importées entre les mois de juin et juillet sur une quantité de 400.000 tonnes. D'autres mesures seront éventuellement prises, visant à encourager l'importation pour faire baisser les prix de ce cher tubercule. Il s'agit de la suppression des taxes douanières et de la TVA. Cependant, et au moment où l'on opte pour l'importation, d'autres trouvent le moyen de le vendre ailleurs! En effet, la pomme de terre, malgré la pénurie, fait l'objet de trafic aux frontières. Des sources sécuritaires ont indiqué que d'importantes quantités de pommes de terre récoltées dans des champs agricoles proches de la bande frontière est ont été exportées illégalement. Leur destination: des unités de fabrication de chips. Ainsi, les prix ne descendent toujours pas sous la barre des 60 dinars le kilo. Le consommateur, lui, craint que les promesses restent lettre morte. Il veut du concret. Autrement, c'est la stabilité sociale qui est menacée. Le souci du gouvernement est de garantir un approvisionnement régulier et suffisant du marché en tenant compte de la raréfaction de certains produits sur le marché international, notamment en ce qui concerne la poudre de lait et le blé, selon le communiqué du conseil interministériel présidé mercredi dernier par le chef du gouvernement, M.Abdelaziz Belkhadem. Pour le pain et le lait, produits subventionnés, le gouvernement a pris également les mesures nécessaires concernant la stabilité de leur prix. Pour le lait, la situation semble être maîtrisée. Le processus de subvention de la matière première suit son cours normalement. Les producteurs exerçant dans la filière se disent satisfaits des mesures prises jusque-là en la matière. D'ailleurs, des campagnes de sensibilisation régionales sont organisées par les industriels du lait. «Nous tentons de rassurer le consommateur et le producteur sur les mesures prises par le gouvernement», nous dira M.Abdelouahab Ziani, président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). «Nous avons demandé de revoir le niveau de la subvention. Une commission ad hoc est mise en place dans ce sens et nous sommes rassurés sur ce point-là», soutient-il encore.